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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 16:04
imagesCAS9BCAL.jpgJ'avais décidé d'aller travailler en bus. Je suis donc descendue en direction des quais, vers l'arrêt le plus proche. Ma rue, en descendant, fait plusieurs angles droits. En montant aussi ! Au second, je me suis arrêtée, et, plus ou moins, dissimulée sous une porte cochère. J'ai attendu cinq minutes, mais n'ai vu descendre que deux filles ayant l'air de beaucoup s'amuser, et un mec, qui ne m'a prêté aucune attention…
Le matin, en partant, j'ai accompagné Chouk jusqu'à son scooter. Puis, je me suis dirigée vers l'arrêt de bus tout proche. A mi-chemin, j'ai été rattrapée par une moto. Je n'avais pas besoin de me retourner pour savoir qui c'était. J'ai senti un filet d'électricité descendre le long de ma colonne vertébrale. Il a enlevé son casque, me l'a tendu, et m'a proposé en souriant de me ramener chez moi. Il était vraiment mignon,  avec son éternelle barbe de trois jours et ses mèches folles…
C'était hors de question. Nous avons parlementé un moment, puis décidé d'aller boire un café au petit bar en face. J'y étais connue, je m'y sentais en sécurité. Nous nous sommes assis le plus à l'écart possible. Il a enlevé son blouson, l'a plié en deux, le cuir à l'intérieur, l'a posé sur la table. A mis son casque par-dessus. J'étais assise en face de lui, mon sac sur mes genoux. J'ai dézippé mon perfecto, desserré mon écharpe. Il a ri, m'a demandé si j'avais peur qu'il me vole mon sac. J'ai montré la table encombrée. Il a posé son casque à terre. J'ai mis mon sac sur son blouson…
Le patron est arrivé, affable comme à son habitude. Il a dit quelque chose comme Mademoiselle Lou-Ève me fait des infidélités, s'est plaint qu'il ne me voyait plus. Je lui ai souri, avec un geste de dénégation. Nous avons commandé des cafés et des croissants. Et avons attendu, en silence, d'être servi…
J'ai apporté beaucoup d'attention à la dissolution du demi-sucre dans ma tasse. J'ai fait tourner la cuiller beaucoup plus que nécessaire. Je le regardais à la dérobée. Je le trouvais vraiment craquant. J'étais partagée entre le désir de me laisser vraiment aller, de profiter du moment et la crainte de faire le pas de trop. Je m'en voulais de cet apriori. Il s'est levé, s'est excusé, m'a demandé de l'attendre un moment et s'est dirigé vers les toilettes. Je le regardais s'éloigner, sûr de lui, d'une démarche nonchalante. Mon regard s'est machinalement posé sur son blouson. De la poche intérieure, je voyais dépasser son portefeuille.
Il fallait que je fasse vite. J'ai tiré un peu le portefeuille. Derrière est apparu un passeport. Je l'ai pris, l'ai ouvert. J'ai lu Hristo Mircev. J'ai rangé précipitamment le tout dans la poche du blouson. J'ai posé mon sac, de manière à ce qu'il me masque la poche et son contenu. J'ai porté le café à mes lèvres au moment où il faisait sa réapparition dans la salle. Il a repris sa place en face de moi, a demandé si je voulais un autre café. Après ma réponse négative, il s'en est commandé un autre. "Liouve dit toujours non…" J'ai souri en le regardant. "Je dis oui, quand j'ai envie…" "Je m'appelle Pavel…Tu as peur de moi ?" "Oui, bien sûr !" "Ah mais, pourquoi ?"
"Roksanna est contente ?" Il m'a regardée avec des grands yeux, l'air de ne pas comprendre. J'ai fait un trait sur ma joue gauche avec mon index, pour simuler une cicatrice. Son visage s'est éclairé "Ah oui, très, beaucoup…" Un moment, puis "Je suis très… " Il a posé la main sur son cœur, en le pressant plusieurs fois. "Très…" J'ai complété "Amoureux ?" "Oui, c'est ça, très amoureux de toi…" J'ai souri. "Tu ne me connais pas…" "Mais je suis !"
"Ecoute… Pavel !" J'avais failli dire Hristo. "Je voudrais que tu arrêtes de me suivre. Je voudrais que tu me laisses tranquille. Je te trouve très mignon. Tu es gentil avec moi. Mais je voudrais que tu me laisses tranquille ! Je n'aime pas les garçons ! Tu comprends ça ?" J'avais élevé la voix. Il m'a regardé l'air surpris. "Non, je comprends pas… Je veux être ami de toi !" "Et moi, je ne veux pas…" Je me suis levée, j'ai ajusté mon foulard, refermé mon perfecto. J'ai pris mon sac, qu'il a essayé de retenir. Je suis allée au comptoir régler nos consommations. Le patron m'a demandé s'il y avait un problème. J'ai souri, dit jusque-là, tout va bien. Je suis sortie, tandis que Pavel-Hristo quittait la table. J'ai marché sans me retourner jusqu'à l'arrêt de bus. Je suis restée debout, négligemment appuyée contre Alain Delon, qui me regardait avec bienveillance, ses lunettes Krys sur le nez. Il semblait me donner raison.
Du coin de l'œil, je surveillais Pavel-Hristo, mon russe bulgare blond motard, prendre tout son temps pour enfourcher son bolide. Le regard toujours tourné vers moi. Le bus est arrivé. Je suis montée, et suis allée vers le fond. Je savais qu'il allait nous suivre. A l'arrêt suivant, une place assise s'est libérée. Je m'y suis installée. Je ne voulais pas regarder ce qui se passait derrière nous.
Je suis descendue à mon arrêt habituel. J'ai regardé alentours. Je n'ai pas vu de moto suspecte. J'ai traversé le quai, me suis dirigée vers le bureau de tabac. J'ai acheté un paquet de cigarettes. Je savais que l'absence de moto derrière moi, n'était pas signe de victoire. Il avait fort bien pu monter Saint Barth, et m'attendre en haut de ma rue. J'ai trainé un peu, puis me suis décidée à rentrer chez moi. Au dernier angle droit, je me suis collée contre le mur de pierres, j'ai avancé doucement ma tête, pour regarder la dernière partie droite de ma montée. Je n'ai vu personne. Cela n'était aucunement une assurance, la différence de niveau, et les marches pouvaient suffire à le masquer s'il était stationné côté opposé, dans Saint Barth.
Mais, je n'avais plus de choix. J'ai monté bravement la dernière portion, regardant le bout de mes bottines, et priant, notre père qui êtes odieux. Il m'a exaucée…

 
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1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 10:09
imagesCAVVGAUX.jpgEn montant, je m'étais déshabillée à l'arrache, et jetée sur le lit. Et endormie, le temps de compter jusqu'à trois. Cinq. Avant de partir, Mélanie était venue m'embrasser. J'ai grogné. "Tu ne t'es pas démaquillée ?" J'ai grogné un non. Elle a allumé la faible lumière du chevet. "Mais, tu as pleuré !" "Trop fatiguée…" Elle a éteint, et m'a embrassée à nouveau, puis est partie. J'ai tourné un moment dans le lit, puis j'ai pris mon ordi, regardé mes mails, écrit sur mon blog en perdant une partie de poker, éteint mon ordi, pris mon livre, lu un moment. Le temps de compter jusqu'à cinq. Sept.
Je me suis réveillée, il était presque 18:00. J'ai repensé au russe. Enfin au motard. La fatigue avait disparue. J'avais les idées plus claires. Et maintenant, l'histoire me faisait sourire. J'ai toutefois cherché la carte d'Emeline-Claire. Je l'ai appelée. J'ai dû patienter un moment en ligne. Elle était ravie, et s'est méprise. Je lui ai expliqué ma mésaventure. Je n'avais été ni agressée, ni menacée, elle m'a confirmé que "nous" ne pouvions rien faire. J'ai plaisanté. "Cool, dès que je suis violée, je te contacte…"
Mélanie m'avait laissé un mot, disant qu'elle ne rentrerait pas avant que je ne parte. Elle avait une de ses vendeuses qui offrait un pot, pour son anniversaire. A demain matin, je t'aime… Quand j'ai descendu les escaliers pour sortir de mon immeuble, j'ai été rattrapée par une boule à l'estomac. Un coup d'œil à droite et à gauche en sortant, personne ne m'attendait dehors. Je suis allée jusqu'à ma voiture. Je me suis assise, et là, je l'ai vu. Un magnifique PV, glissé sous mon essuie-glace. Putain, avec ces histoires, j'avais oublié de dire à Meloshka de déplacer ma voiture en partant.
A la clinique, quand nous ne nous sommes retrouvées que le personnel de nuit, j'ai fermé la porte de sécurité d'accès à l'étage. Nous ne le faisions jamais. Chouk, qui travaillait avec  moi, m'a demandé si je devenais parano. Je lui ai raconté le motard russe. "Waouh, trop bien !" Tout ce qui sortait un peu de l'ordinaire enthousiasmait Chouk, je le savais. Après les visites dans les chambres, je suis allée au bureau des secrétaires, J'ai demandé à la fille de permanence, si elle pouvait m'aider à rechercher "une correction de vilaine cicatrice"… Elle a voulu savoir pourquoi, m'a dit pas maintenant, je te ferai signe.
Elle m'a appelée vers les 2:00 du matin. Elle avait trouvé cinq dossiers qui pouvaient correspondre. Elle me les a fait défiler sur l'écran. Je l'ai arrêtée sur le quatrième. Roksanna V. née le 7 février 1992 à Kjustendil, Bulgarie. Brune, plutôt mignonne. Au vu des photos avant et après, elle avait dû être plutôt satisfaite de l'opération. Ou pas. Mon motard blond et russe était donc bulgare ? En tous les cas, son histoire était vraisemblable…
A la fin de ma journée, de ma nuit plutôt, lorsque je suis arrivée près de chez moi, la boule est revenue se nicher au creux de mon estomac. Il tombait une pluie fine. Je flippais. La rue était déserte. (Oui, ça fait polar !!) Comme d'habitude, il n'y avait pas de place sur le petit parking, ou j'avais pu me garer la veille au matin. Je n'avais pas envie de redescendre tout Saint Barth à pied. Le veilleur des Florentines était sur la terrasse, en train de griller une cigarette. Je le connaissais. Je me suis arrêtée à sa hauteur, et lui ai demandé si je pouvais descendre me garer dans le parking de l'hôtel.
Il a été d'accord, après m'avoir fait promettre une bise. Il est allé lever la barrière. Je me suis garée. Et, près de l'entrée, je lui ai demandé si cela l'ennuyait de m'accompagner jusqu'à la porte de mon immeuble. Il a répondu pas de problème, et même plus loin si tu veux… J'ai souri, lui ai dit qu'il était mignon. Mais, nous n'avons pas croisé de russe-bulgare motard blond.
Je me suis déshabillée, je suis entrée doucement dans la chambre. Mélosh dormait à plat ventre. Elle avait raison d'en profiter, bientôt, elle ne pourrait plus le faire. J'ai retiré doucement la couette, et je me suis allongée sur elle. "Oh, tu es fraîche…" Je ne sais pas comment Mélanie fait pour être toujours d'aussi charmante humeur au réveil. Mais c'est très agréable. J'ai glissé mes mains sous elle, pour prendre ses seins. Elle a frissonné, j'ai senti son derrière s'agiter sous moi. Cela a augmenté mon désir. J'ai saisi les pointes de ses seins avec le bout de mes doigts, j'ai pesé le plus possible avec mon ventre contre ses fesses. J'ai posé mes lèvres sur sa nuque en écartant des cheveux avec mon visage…
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30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 10:27
sans-titre-copie-6.pngJ'étais fatiguée et énervée en sortant du travail ce matin. Fatiguée, parce qu'après la première nuit, je dormais toujours très mal. Après, je trouvais mon rythme. Mais la deuxième nuit était donc très difficile. Enervée parce que vraiment fatiguée. Vraiment. Quand je suis arrivée à hauteur de ma rue, une voiture quittait son emplacement, sur le petit parking, entre ma rue et les Florentines. Je l'ai laissée se dégager pour prendre sa place. J'ai poussé un soupir. Cela m'arrangeait, je n'aurais pas à  me taper un long trajet à pied pour regagner mon lit. J'espérais que, ce matin, Mélanie n'aurait pas l'humeur bavarde, ou plus, j'avais envie de dormir. Très envie.
Quand j'ai débouché dans ma rue, j'ai vu un mec adossé contre la porte de mon immeuble. J'ai pensé que c'était un mec, parce qu'il était baraqué. Il avait un casque de moto intégral, noir mat, sur la tête, un gros blouson de cuir, un jean et des bottes. Mais, il m'empêchait de rentrer chez moi. "Excusez-moi, j'aimerai rentrer chez moi…" Il n'a pas bougé. Je sentais qu'il me fixait derrière la visière de son casque. "Vous ne m'avez pas entendue, j'aimerai pouvoir rentrer chez moi…" Il n'a fait aucun mouvement. J'ai explosé. Je lui ai agrippé le bras pour le tirer "Putain, tu te casses, je rentre du boulot, je suis crevée là…" "La demoiselle très belle en colère…" Un accent des pays de l'est, ou alors je l'imaginais.
Je le tirai par le bras, mais ne faisait au mieux que lui décoller les épaules de la porte d'entrée. Je me suis faite suppliante. "Ecoute, je rentre du boulot, j'ai eu une nuit très difficile, je voudrais dormir…" "La demoiselle fait quoi, travail ?" J'ai senti le découragement me gagner. "La demoiselle très fatiguée, voudrait dormir…" Mais, il n'a pas fait un geste. "Fais quoi ?" "Putain, tu vas me faire chier longtemps, avec ton casque sur la tête ?" "J'aime colère…Fais quoi ?" Ma rue était déserte, il a enlevé son casque… Il était beau. Les cheveux longs, blonds, une barbe de plusieurs jours… Le type slave, ou nordique. Mais j'avais sommeil.
"Je voudrais aller dormir…" "Moi aussi, dormir avec toi… Travail quoi ?" Je sentais que je n'y arriverai pas, mais je ne savais pas quoi faire. "Flic, police, je suis inspecteur de police…" J'avais dit cela comme ça, pour qu'il me lâche…" "Oh, tu fais voir carte, jamais vu carte police…" J'ai fouillé dans mon sac, et sorti mon portable. "Maintenant, tu te barres, ou j'appelle mes collègues…" Il a ri. "J'aime beaucoup toi. Travail hôpital, toi… Pas flic." Avec un sourire craquant. Plus que du découragement, de la résignation, un immense sentiment d'impuissance. Et la rage d'être une fille. Les larmes sont arrivées. "S'il te plaît…"
Il m'a pris une mèche de cheveux dans sa main droite, doucement, une caresse. J'ai sursauté et fait un pas en arrière. Comme piquée par un serpent. De la fureur plein les yeux. "Ah, j'aime mieux colère que larme… Plus jolie demoiselle…" J'ai regardé autour de moi. Enfin, enfin un homme montait les escaliers de ma rue. Enfin. Je n'avais plus qu'à patienter en attendant qu'il arrive à notre hauteur, et lui demander de l'aide. Soulagée. "Monsieur, s'il vous plaît vous pouvez m'aider ? Il m'empêche de rentrer chez moi…" Il ne s'est pas arrêté, il a regardé le russe contre la porte, et est parti en accélérant le pas.
"Pas gentil avec toi, monsieur… Moi gentil !" "Alors, laisse-moi passer s'il te plait…" "Boire le café avec moi ?" Ça ne finirait jamais. Je voyais mon lit comme dans un rêve. "Non, non, je n'ai pas envie de café là…" "Toi, envie de quoi ?" "De dormir, de mon lit…" "Ah moi aussi, envie de ton lit…" J'ai secoué la tête et senti les larmes revenir. J'allais crier, taper ma crise. Il fallait que je gagne sa confiance. Je me suis reculée, et j'ai dit doucement : "Comment tu sais que je travaille à l'hôpital ?" Il a fait un pas vers moi. "Quoi, pas entendre ?" J'espérais cela, qu'il s'avance encore. J'ai répété ma question doucement. "Oh, je connais toi. Pas longtemps, emmené amie pour vilaine cicatrice…Et vu toi, belle…" Je me suis vue dans un mauvais polar. Avec un malfrat qui m'avait suivie. La mafia russe, la traite des blanches, le trottoir… Pas rassurée, et impuissante. Puis, je me suis dit que la fatigue altérait mon raisonnement. "Bon, allez, on va le boire ce café, qu'on en finisse…" "Tu invites chez toi ?" "Non, il y a quelqu'un chez moi, qui dort…" "Je sais, fille, amie de toi…" J'ai pleuré. "Non, demoiselle plus belle colère, pas larmes…" J'ai pleuré. Je n'avais pas de solution. J'étais trop fatiguée.
"Tu dis ton nom, je laisse entrer chez toi…" Je ne m'y attendais pas du tout. Et puis, j'ai pensé que c'était une ruse pour me faire ouvrir la porte. "Va te faire mettre…" "C'est vrai, tu dis ton nom, je laisse entrer toi…" "Prends-moi pour une conne, en plus…" "Tu dis ton nom, je descends la rue, et toi rentrer chez toi… Je retrouverai toi autre jour ! Je sais faire." Sommeil, fatigue, découragement. "Lou-Ève…" Même pas l'idée de mentir. Il m'a fait répéter. Puis il l'a dit tout haut, un peu à la manière de Leena, mon amie de Lappeenranta. "Liouve… joli, joli nom, va bien à toi…"
Il n'est pas descendu. Il est monté en direction de Saint Barth. J'ai attendu sans bouger. Il a enfourché une grosse moto, m'a regardée, a fait un signe avec la main, un grand sourire, dit encore Liouve, a enfilé son casque, est parti. Je suis restée un moment, le front contre ma porte. J'ai essuyé mes larmes, et tourné la clé dans la serrure…
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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 15:36
bas.jpgSamedi matin, j'ai été pris d'un accès de fureur domestique. Rangement, ménage, lessive, repassage, vitres, rangement à nouveau, baguettes d'encens. Du jamais vu. Ou il y a longtemps. Inexplicable. Mais, une fois terminé, valorisant. J'ai failli descendre dans la rue pour arrêter les passants et leur faire visiter… Je me suis retenue, parce que, finalement, tous ces gens dans mon appartement, avec leurs allées et venues, auraient anéantis les effets de mon travail.
L'après-midi a été consacré aux soins du corps. Douche, shampoing, masque, épilation, gommage, ongles, maquillage, et j'en passe. Mais quel résultat le soir venu. Etincelante. J'étais prête pour la soirée poker. Ne restait qu'à choisir la parure qui sublimerait cette magnifique créature, qui apparaissait dans mon psyché, et dont mes yeux n'arrivaient pas à se détacher…
Il était dix-huit heures passé. J'avais tout le temps. J'hésitais entre cheveux lâchés et un chignon sauvage. Enfin chignon. Disons que j'ai partagé mes cheveux en trois tresses, que j'ai nouées entre elles, de manière négligée, selon un ordre savamment préétabli. J'ai ensuite dégagé quelques mèches pour les laisser flotter à des endroits appropriés. Après quelques retouches, je me suis trouvée très satisfaite du résultat. Sublime. Je sais pertinemment que mon avis n'est pas vraiment objectif. Il m'est déjà arrivé de me trouver sublime, les cheveux collés par la sueur !
J'avais consommé plus de temps que prévu, mais je restais dans les délais. Le choix des sous-vêtements n'a représenté qu'une formalité. Je savais ce que je voulais. Et une fois déterminés la forme du soutien-gorge, et le genre de la culotte, la sélection s'est faite naturellement. Le plus dur commençait. J'optais pour une petite robe noire profondément décolletée, que l'option soutien-gorge en triangle rendait tout à fait réalisable. Elle était très courte. Et le froid qui régnait, m'interdisait de rester jambes nues. Je choisis un legging noir. Et des escarpins à lanières croisées. Un petit gilet à sequins, et une écharpe pour compléter. J'étais en avance.
Et puis j'ai pensé que le legging me laissait les pieds nus, et qu'avec le froid, ce n'était pas la meilleure solution. Exeat le legging. J'ai enlevé la robe, et passé dessous un caraco en voile. Puis décidé de mettre des collants. Je n'aime pas les collants. Je n'ai donc pas un choix énorme. J'en ai choisi un à motif. Je n'étais pas vraiment à l'aise, mais esthétiquement c'était assez réussi. Jusqu'à ce que je passe mes escarpins. J'ai tout enlevé.
J'ai passé des mi-bas, et mon pantalon de cuir noir, moulant. Chaussé les escarpins. Parfait. Il ne me restait qu'à trouver un haut. Je n'ai pas trouvé quelque chose dont j'avais envie. J'ai à nouveau tout enlevé. J'ai repassé ma petite robe noire. Et je suis allée à la pêche dans mes tiroirs. J'ai trouvé des bas en laine, rayés noir et blanc. Je les ai passés et adoptés. Mais il me fallait oublier les escarpins. Et Mélanie est arrivée. Il était l'heure de partir. Elle m'a félicitée pour l'appartement, avec un gros baiser, en évitant toutefois de créer des dommages à mon rouge à lèvres. Elle m'a demandé quel était mon problème. J'ai montré mes pieds. Elle est allée dans le placard à chaussures, est revenue avec une paire de bottines à talons. Je les ai passées. C'était parfait.
Nous sommes presque arrivées à l'heure. L'accueil de madame Notaire a été à la hauteur de ce à quoi je m'attendais. Cette femme m'aime beaucoup, et je ne comprends pas pourquoi. Moi, petit à petit je m'attache à elle. J'ai de la tendresse pour les gens qui m'aiment. Les gens qui se trouvaient là, étaient pour moitié des habitués, comme moi, le reste étant composé de têtes nouvelles. J'ai passé la soirée à attendre une main vaguement exploitable. En jouant avec beaucoup de prudence, j'ai réussi à atteindre la table finale. En mauvaise position. Deux joueurs ont été éliminés avant que je n'hérite d'une paire de rois. J'ai choisi de rester masquée, et de suivre simplement les deux joueurs qui avaient relancé. La dernière carte retournée, la rivière, a été le roi de carreau. J'avais un brelan de roi. C'était une main assez forte. L'un des deux joueurs a relancé d'une manière qui m'obligeait à faire tapis. Après quelques hésitations, j'ai décidé que je ne retrouverai sans doute pas pareille opportunité. J'ai suivi. Mais perdu, le roi de carreau lui ayant apporté une couleur.
J'ai quitté la table, et cherché à rejoindre Mélanie à l'étage du dessus. Je l'ai vue, en conversation avec son ex-mari. En fait non, son mari. Je me suis approchée, mais son regard m'a fait comprendre qu'elle ne voulait pas que je les rejoigne. Je me suis retournée pour me diriger vers le buffet, au moment où une femme m'a prise par le bras. C'était Emeline-Claire qui me priait de se joindre à eux. Je l'ai suivie. Nous avons bavardé longuement de choses et d'autres, avec d'autres personnes. Pour en arriver, sans trop savoir comment, à une conversation beaucoup plus intime. Et, juste avant que Mélanie n'arrive, en me glissant sa carte, elle m'a demandé si cela me paraissait envisageable de passer une soirée avec eux, elle et son mari… Elle est partie avant que je ne puisse répondre.
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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 11:01
logo.gifJe suis allée faire mes courses à Carrouf. A l'entrée, les gens des restos du cœur distribuaient des tracts. Ça m'a gonflée ! Ne vous méprenez pas, ce qui m'a gonflée ce n'est pas que des gens le fassent. C'est que nous soyons obligés de le faire. Et que l'état (je n'ai pas mis de majuscule intentionnellement) se repose là-dessus. Il faut dire que l'état, avec l'élection du leader minimo ne s'est pas trouvé grandi. Même si maintenant nous (la France) pouvons converser les yeux dans les yeux avec l'Allemagne.
L'état, donc, trouve bien plus important d'allouer, par voix recueillie,  un ou deux euros aux partis politiques selon le résultat des urnes. Donc en gros, disons trente millions d'électeurs, et une cinquantaine de millions d'euros à se partager. Et qui finiront de la même façon, puisque les partis politiques s'en serviront pour acheter des petits fours, pour fêter leur élection, et pouvoir à nouveau se présenter, et obtenir des euros, et ainsi de suite…
Donc, j'ai acheté pour les restos. A la sortie, le mec bénévole m'a regardée comme si j'étais une extraterrestre. Il faut dire, le volume de mes courses perso, était ridiculement petit au regard, des produits destinés aux restos… Il m'a demandée si j'étais sûre… Je lui ai dit qu'en montant, ça représentait à peu près ce que je consacrais à mes soutiens-gorge pour le mois. Et qu'en décembre, je n'en mettrai pas… qu'il fallait bien choisir l'objet de son soutien. Je crois qu'il s'est demandé si j'étais sérieuse. Ou demeurée. Mais, il a souri poliment.
Attendez, ne vous méprenez pas à nouveau… Ce n'est pas un pamphlet anti-sarko. Pas du tout. Les socialistes ont été élus, et n'ont pas bougé le petit doigt (ou les oreilles ?) non plus. Et ne le ferons pas en cas d'élection nouvelle. Ni un autre candidat quelconque. Il est bien plus important d'aller CharlesdeGaulliser la Lybie. Ou l'Egypte, pour les résultats que l'on sait. Il y a des priorités tout de même.
Nous sommes contents d'avoir aboli la monarchie, pour recréer le même système, avec tous nos nouveaux baronnets et nobliaux de province… ou de Paris, accrochés à leurs privilèges. Et les paroles de ma chanson restent pertinentes.
Voilà, vous comprenez que je ne vote pas. Je voterai bien blanc, en manière de protestation, mais mon bulletin ne serait pas comptabilisé comme protestataire. Il serait nul. Et ne servirait qu'à alimenter la caisse à petits fours d'un ou deux euros supplémentaires. Je ne vote pas. Lou-Ève n'a pas de conscience politique. Elle est blanche et nulle. Mais son drapeau est noir.

 
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24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 16:40
23112011009.JPGAprès notre nuit à Orange, nous sommes arrivées vers midi à côté de Toulon, dans le village ou vivait la grand tante, et marraine, de Mélanie. Nous n'avions pas pris le petit déjeuner. Mélanie avait faim. A ma grande surprise, elle a proposé d'aller au McDo. Nous avons mangé en terrasse, au milieu des jeux des enfants. Et nous étions mercredi. Le repas terminé, j'ai voulu, puisque que nous en étions si proches, que nous allions nous promener en bord de mer.
Mélanie nous a conduites sans problème sur la plage de la Garonne, ou elle venait se baigner, quand elle rendait visite à sa marraine. Il faisait un temps magnifique. Doux et ensoleillé. La mer était super calme. Nous nous sommes posées sur un ponton en bois. Allongées au soleil. La plage était pratiquement déserte. Juste, les moniteurs et les enfants d'un club de kayak de mer au loin.
J'ai enlevé mes bottes, et décidé d'aller me tremper les pieds dans la Méditerranée. Mélanie me regardait faire, amusée. J'avais une  jupe courte et un pull léger noirs. J'ai attendu d'avoir de l'eau à hauteur des genoux pour arrêter d'avancer. L'eau était assez fraîche, mais ce n'était pas déplaisant, parce que la température de l'air, si elle était agréable, n'était pas trop élevée. J'ai marché un moment, dans l'eau, le long de la plage.
Et puis, j'ai décidé de me baigner. Je suis retournée sur le ponton. J'ai relevé mes cheveux, les ai attachés sommairement au-dessus de ma tête. J'ai ôté mon pull, posé ma jupe, enlevé mon soutien-gorge. J'ai juste gardé ma petite culotte en dentelles noires. "Tu fais quoi ?" s'est étonnée Mélanie. "Ben, je vais me baigner… Tu veux aller chercher ma serviette dans la voiture ?" Elle s'est levée, et est partie en direction du parking, ou nous avions laissé la voiture. Je suis entrée dans l'eau.
Lorsque l'eau m'est arrivée à mi-cuisses, je me suis trouvée un peu présomptueuse. Mais, en me retournant vers la rive, j'ai vu Mélanie qui revenait avec ma serviette, je n'ai pas voulu abandonner. J'ai avancé rapidement dans la mer, jusqu'à n'avoir plus que la tête hors de l'eau. Et puis, j'ai nagé quelques brasses, en prenant soin de ne pas trop mouiller mes cheveux. En me retournant vers la rive, je me suis aperçue que nous n'étions plus seuls. Deux hommes étaient venus manger leurs sandwiches au bord de la mer, même s'ils étaient restés assis dans la cabine de leur camion.
Mais, je commençais à n'avoir pas chaud, comme en témoignait la douleur au bout de mes seins. Il fallait que je sorte. J'ai choisi de jouer la belle indifférente. Ursula Andress dans Dr No. Je suis sortie de la mer, je me suis dirigée vers Mélanie, j'ai récupéré ma serviette, Je me suis épongée. J'ai noué la serviette autour de mes reins. Repassé mon soutif, mis mon pull, enlevé ma culotte de dentelles et passé ma jupe en me contorsionnant. Puis enfilé mes bottes. Il était l'heure de se rendre à l'église.
Sur le parvis, il n'y avait que quelques personnes. Que Mélanie connaissait. Elle a fait des présentations rapides. Répondu que non, Benoît n'avait pas pu venir. Les gens arrivaient petit à petit. Puis, ce fut au tour de Manon et des parents de Mélanie. Manon s'est jetée contre moi. La mère de Mélanie m'a saluée froidement. Lorsque nous sommes entrés dans l'église, son regard m'a fait comprendre que je ne faisais pas vraiment partie de la famille. Je suis allée m'asseoir au fond. Je n'avais pas envie de créer des problèmes. Mais, Manon est venue à mes côtés. Puis nous sommes allés au cimetière, ou je me suis tenue le plus éloignée possible. Sans Manon, que sa mère avait "récupérée".
Ensuite, toute la famille se réunissait, comme le veut la tradition, au domicile de la marraine de Mélanie. Je m'y suis faite la plus discrète possible. Mais, je voyais bien que, souvent, les regards étaient tournés vers moi, et que les commentaires allaient bon train. Lorsque Mélanie en a eu fini avec les convenances, elle est venue me rejoindre. Puis Manon, avec deux de leurs cousins. Le temps m'a paru moins long. Et je n'ai plus fait attention aux regards tournés vers nous.
Lorsqu'est venue l'heure du départ, Mélanie a choisi de faire dans la provocation. Elle m'a demandé de l'accompagner pour les adieux. J'ai fait bravement le tour, en regardant chacun dans les yeux, lorsque Mélanie me présentait comme son amie. Avec un ton qui ne laissait guère place à l'équivoque.
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22 novembre 2011 2 22 /11 /novembre /2011 09:36
Ce week-end, je suis allée, seule, chez mon frère Sim à Evian. J'étais contente de partir seule. Contente de pouvoir partager de longs moments avec Mayken, l'amie de Sim. Mayken est néerlandaise, et enceinte de quatre mois et demi. Mais on peut être néerlandaise sans être enceinte, et vice versa. Mayken est les deux. Elle attend une petite fille, c'est maintenant sûr. Le prénom de ma première petite nièce doit rester un secret. Mais, elle me l'a confié. Nous sommes très proches toutes les deux. Enfin, elle hésite encore entre deux, et m'a demandé ce que j'en pensais. J'aime bien les deux : Siskia et Katrijn. Nous avons fait des essais avec les noms de l'un et de l'autre, et les pourcentages dans les organismes de sondage (nous deux) sont assez voisins de ceux de Hollande et Sarko. Tout reste donc indécis. Toutefois, Siskia possède à ce jour, un petit avantage. Nous sommes en harmonie sur ce point. J'aurai sans doute une petite nièce Siskia…
Le soir, je me suis couchée seule, chez mon frère Sim, à Evian. J'étais moins contente d'être partie seule. Après avoir lu un moment, toujours l'appât de José Carlos Somoza, je me suis prise à rêvasser. En commençant, machinalement, à me caresser. Il y avait une ronde de visages et de corps qui dansaient autour de moi. J'essayais de me concentrer sur un seul. Un avec lequel je voulais que mon plaisir arrive. Mais, ce n'était pas facile, parce que c'était le seul de la ronde que je ne connaissais pas.
Je n'avais que quelques indices, des cheveux courts, et gris. Mais les yeux ? La bouche ? Les oreilles et le nez ? Je ne savais rien. Rien. Une tête de rien. C'était d'ailleurs l'expression qu'elle avait employée pour se décrire. Mais, il est très difficile de se caresser avec en tête un point d'interrogation. Et d'autres visages venaient rapidement se substituer aux cheveux gris et courts. Celui d'Emeline-Claire, celui de la princesse Solange-Carotte, celui de Leena, de Mandarina, ceux d'Emilie, de Chouk, et d'autres encore, juste croisés dans la rue, parfois. Et puis de temps en temps, un corps d'homme, musclé, qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à celui de Romain. Et qui me retournait.
Je faisais des pauses en essayant de me recentrer sur les cheveux gris et courts. Mais, sitôt que je prenais des tours, la ronde recommençait, et les cheveux gris et courts disparaissaient. Toutes les têtes étaient posées sur un corps standard, nu, qui ressemblait à s'y méprendre à celui de Mélanie. Je ne rêvais pas, j'étais consciente. J'avais juste envie de m'apaiser. Et il me fallait une image différente. Je me suis interrompue. Il me fallait redescendre, et convoquer à nouveau les cheveux gris et courts. Je voulais y parvenir avec elle…
Mais, à chaque fois que mon envie montait, les cheveux gris et courts s'évanouissaient. Mandarina est venue exécuter une danse lascive, vêtue d'une improbable et légère robe orientale. Dans une lumière fauve, évoquant celle d'un harem. Mais, lorsque mon plaisir est arrivé, c'était Emeline-Claire sur laquelle mon esprit s'était fixé, avec son petit corps, tout en rondeurs douces. Enfin tel que je l'imaginais, tel que ses robes courtes et décolletées me l'avait laissé entrevoir. Je me suis endormie apaisée.
Au retour, le dimanche soir, j'ai trouvé Mélanie en pleurs. J'ai culpabilisé, et rougi, à cause de ma ronde effrénée. Puis, j'ai pensé qu'elle n'avait pas supporté la solitude d'un week-end. En fait, il n'en était rien. Sa tante, qui était aussi sa marraine était décédée. Elle habitait Toulon. Mélanie s'en voulait de n'avoir pas fait l'effort de la voir plus souvent. Je l'ai consolée du mieux que j'ai pu. Je suis maladroite, dans ces circonstances. J'ai dit que mardi soir, je passerai la prendre à la sortie de son travail, l'enterrement avait lieu le mercredi après-midi. Que je réserverai un hôtel, le long de la route. Et que nous finirions le trajet le matin suivant. Je n'avais pas l'intention de la laisser seule, faire cette longue route. Elle m'a regardée avec des yeux reconnaissants. Et m'a embrassée avec son petit visage mouillé. Puis nous nous sommes retrouvées. La séparation peut avoir quelque chose de délicieux.
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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 16:45
Juste pas envie d'écrire un truc... Ca arrive !
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18 novembre 2011 5 18 /11 /novembre /2011 08:27
50252 120533891291782 372055 nL'idée m'était venue à la suite d'un délire, avec "cara mia". Nous avions parlé grognements et feulements. Je ne sais plus à quel propos. Et des images me sont apparues. Je m'imaginais en chatte. Accueillant Mélanie. Tout en continuant ma conversation "messenger" avec Mandarina (l'autre nom de Cara mia, enfin un autre nom), j'ai appelé mon esthéticienne préférée, pour savoir si, comme cela, au débotté, elle pouvait me faire un maquillage de chatte. Ce qu'il y a d'agréable avec Mip, c'est que jamais rien ne l'étonne. Elle m'a juste dit, que je devrais probablement attendre un peu, mais qu'elle s'arrangerait. Au pire, elle  me le ferait après la fermeture.
Quand je suis arrivée à l'appartement, il était encore désert. J'ai allumé des bougies, dans l'entrée, au salon, et dans la chambre. Je ne voulais pas d'une lumière agressive. Je suis la dingue des bougies. Je me suis déshabillée entièrement. Je me suis assise sur mon lit, avec le livre que j'avais commencé. L'appât, de José Carlos Somoza. J'ai attendu.
Lorsque la clé a tourné dans la serrure, j'ai posé doucement mon livre. Je me suis levée. Je me suis mise à quatre pattes. J'ai fait tomber mes cheveux devant mon visage. Pour masquer le maquillage chat. J'ai entendu Mélanie appeler "Louve…" J'ai gardé le silence. Mélanie a répété plus fort "Louve… tu es là ?" Je suis entrée à quatre pattes dans le salon, en miaulant. Mélanie a crié de surprise. J'ai relevé brusquement la tête, pour remettre mes cheveux en place.
J'ai continué à avancer vers elle, doucement, de manière suggestive. Je lisais l'étonnement sur son visage. Elle m'a dit "Mais, qu'est-ce que tu me fais ?" J'ai miaulé. Arrivée tout près d'elle, j'ai relevé la tête, de manière à lui offrir mon visage de chatte. Elle s'est penchée vers moi. A posé ses lèvres sur les miennes. J'ai passé mes mains derrière ses jambes, et je l'ai renversée sur le sol. Je me suis attaquée à ses vêtements.
imagesCA8E9QVB.jpgQuand elle fut presqu'entièrement dévêtue, je me suis lovée contre elle en ronronnant. Je lui faisais de petites griffures avec mes ongles. Sur les épaules, sur les fesses. Elle a dit "Il ne sait pas faire patte de velours ce chat ?" En me couvrant de baiser. Elle sentait bon. Elle avait encore la fraîcheur du dehors. Le chat a obtempéré. Sa patte s'est faite légère. Et ses caresses plus précises. Mais, il n'était plus le seul à ronronner.
Le carrelage du salon n'était pas vraiment l'endroit le plus confortable. Nous nous en moquions. Nous n'entendions que nos halètements dans le silence de l'appartement. Nous poursuivions notre étrange ballet dans la lumière mouvante des bougies. Tantôt l'une dessus, tantôt l'autre. Nous roulions dans le désordre du salon, à travers les vêtements épars de Mélanie.  Aucune de nous ne se préoccupait de la froide rudesse du sol. C'était à celle qui prendrait le dessus. Qui saurait immobiliser l'autre, pour imposer ses caresses.
En croisant mes jambes devant son cou, et faisant porter mes chevilles sur ses épaules, j'ai réussi à mettre Melosh à merci. Il me suffisait d'immobiliser plus ou moins ses jambes avec mes bras. J'ai entrepris de lui donner du plaisir avec ma bouche. Jusqu’à ce que je la sente se tordre et l'entende gémir. J'ai relâché la pression de mes chevilles sur ses épaules. Décroisées mes jambes. Abaissé mon bassin, pour l'autoriser à m'atteindre. Mais je n'ai pas senti sa douceur sur moi. Elle était trop avancée dans son plaisir pour penser au mien.
Mon changement de position m'autorisait davantage. Mélanie s'en est aperçue rapidement. Elle s'est raidie, cambrée. Puis, elle est retombée sur le carrelage en criant. Au moment où la sonnette de la porte d'entrée retentissait. Nous nous sommes immobilisées. Il était néanmoins difficile de vouloir faire croire à notre visiteur que l'appartement était vide. Il n'avait pas pu ne pas entendre le cri de Mélanie. Un nouveau coup de sonnette s'est fait entendre. J'ai senti les mains de Mélanie se poser sur mes fesses. Me contraignant à m'aplatir contre elle. Et puis sa bouche m'atteindre. Et commencer ses caresses. Elle avait décidé d'ignorer notre visiteur. Je me suis offerte. Nous entendions une voix masculine derrière la porte. "Lou-Ève, je sais que tu es là…" Et des coups contre la porte. Mais je ne pouvais plus y prêter attention. Je ne voulais plus. Je n'étais plus que le bas de mon ventre. Avec, au fond de moi, tapie quelque part, la peur que Mélanie ne m'abandonne.
J'ai crié à mon tour. Une espèce de râle plaintif, plutôt. J'ai laissé ma tête s'abattre entre ses jambes. Ses lèvres m'ont quittée. On a frappé contre la porte. "Ouvre, je t'entends…" Nous avons, toutes deux, été prises d'un fou-rire. J'ai interrogé Mélanie du regard. Elle a ri. A fait une moue craquante avec sa bouche, a hoché la tête. J'ai dit à haute voix. Mais une voix étrange. "Une minute j'arrive…" Mélanie a ramassé ses affaires, s'est éclipsée dans la chambre. Je suis allée chercher mon peignoir à la salle de bains. Je l'ai passé.
J'ai ouvert la porte. Romain était derrière. Il a ouvert la bouche pour dire quelque chose. A vu mon maquillage. Sa bouche s'est fermée et ouverte plusieurs fois, avant qu'il ne puisse dire "Je passais, je suis monté. Je pensais que tu pourrais me payer l'apéritif…" J'ai répondu bien sûr, entre, installe toi. Je n'étais plus très sûre de ma tête de chat. Il me regardait l'air ahuri. "Tu joues à quoi ?" Mélanie est entrée, en peignoir elle aussi. "Bonjour Romain…" "Ah d'accord, j'ai compris…" J'étais contente d'être maquillée en chatte. Une chatte ne rougit pas. Ou on ne le voit pas… "Tu veux boire quoi Rom ?" Très naturelle. J'ai mis mon IPod en marche…
PS : Hier soir, j'ai regardé, sur canal sat, l'armée du crime de Guédiguian, l'histoire du réseau Manouchian. Je devrais me sentir honteuse, après cela, d'écrire de telles futilités. Je ne le suis pas. Je suis contente de pouvoir le faire. Ce sont des gens comme eux qui m'ont fait ce cadeau. Pouvoir écrire en toute liberté. Il faut juste ne jamais l'oublier. Merci.

 
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17 novembre 2011 4 17 /11 /novembre /2011 08:46
imagesCA6C0D11.jpgJe rentrais de la Part Dieu à pied. Mon sac en bandoulière, un sac de chez IKKS à la main. Je m'engageais sur le pont La Fayette. Au sommet, au milieu de Rhône, il y avait deux garçons, qui, me semblaient-ils, abordaient les femmes, en leur tendant quelque chose. J'ai failli traverser la rue. Je n'avais pas envie d'être ennuyée. Mais, le feu n'était pas favorable. Quelques pas plus loin, je me suis aperçue que c'était un bouquet de fleurs. Ils leur tendaient les fleurs, puis les retiraient. Ils ne le faisaient pas pour toutes. Ils tournaient autour d'elles, tendaient le bouquet, le reprenaient en l'agitant devant leurs visages, et semblaient se moquer d'elles, lorsqu'elles partaient.
Je suis arrivée à leur hauteur. L'un des deux a dit "Je crois que c'est elle…" Ils me tournaient autour en dansant. J'ai fait passer mon sac à main, devant moi. Je n'avais pas envie de me le faire tirer. Je continuais d'avancer, même si leur farandole me gênait. "Oui, tu as raison. Je crois qu'on l'a enfin trouvée !" L'autre m'a tendu le bouquet. Je ne l'ai pas pris, je les avais vus faire, déjà. Celui qui tenait le bouquet est parti, en courant, quelques mètres devant moi. L'autre m'a prise par le bras. Je me suis dégagée brusquement. "Tu me lâches, connard !" Il a ri. Mais n'a pas lâché mon bras.
L'autre s'était mis à genoux devant nous. Les passants nous regardaient amusés. S'arrêtaient pour attendre la fin de ce qu'ils pensaient être un sketch. Le garçon qui me tenait m'a contrainte à m'arrêter devant son ami à genoux.
"Vous êtes la plus belle fille de la journée…" J'ai rétorqué : "La journée n'est pas finie…" "Et si modeste avec ça. Nous n'avons aucune chance de voir un astre tel que vous fouler ce pont avant des années… Acceptez ces modestes fleurs, en signe de notre admiration éternelle." J'ai ri, amusée. Il me tendait son bouquet d'un air suppliant. C'était un garçon blond, plutôt mignon, qui avait l'air plus jeune que moi. Son ami était de type maghrébin, mais lui aussi habillé avec recherche. Les curieux s'agglutinaient peu à peu. Pour profiter d'un spectacle gratuit. J'ai pris le bouquet.
"Enfin, elle l'a pris. Vous nous avez presque libéré du sort qu'une malveillante nous a jeté…" "Ravie d'avoir eu ce pouvoir !" "Mais, hélas, le plus dur reste à faire…" "Oui, je me doutais bien, je dois payer quoi, m'abonner à quoi, signer quelle pétition ?" "Oh là ! Oh là, gente demoiselle, ne vous cabrez pas de la sorte… Vous vous méprenez." Il ne s'était toujours pas relevé. Le cercle autour de nous avait grossi. Le jeune arabe m'avait lâché le bras maintenant. Mais, je ne pouvais pas partir à cause des badauds.
"Pour que nous soyons enfin libérés de nos chaînes…" Il laissait sa phrase en suspens, comme pour capter l'attention de son public. "Vous devez…" Et l'autre à repris, en entraînant les passants. "Elle doit… Elle doit…" Leur pantomime m'amusait. Je pensais que c'étaient des comédiens, qui faisaient la promotion de leur spectacle. Le garçon à genoux a repris "Elle doit…" Son complice a imité le roulement de tambour. "Elle doit… venir boire un verre avec nous." Je ne m'attendais pas du tout à ça. "Ben, ça tombe mal, je suis pressée, je n'ai pas le temps…" Le jeune garçon blond s'est effondré sur le trottoir en poussant un hurlement de damné. "Aaaah Dieu, elle refuse…Nous sommes maudits à jamais."
L'autre a entrainé le cercle autour de nous. "Elle doit boire le philtre, elle doit boire le philtre…" Et tout le monde criait "Elle doit boire le philtre…" C'était dément. Les voitures ralentissaient pour essayer de comprendre ce qui se passait. D'autres, plus pressés, klaxonnaient. "Elle doit boire le philtre…" Ils ne s'arrêtaient pas… J'ai dit ok, mais pas longtemps… Le complice a fait taire les gens. "Tout est bien, merci messieurs dames…" Il leur a tendu une casquette, en faisant tinter les quelques pièces qui se trouvaient dedans. De nombreuses personnes y ont déposé une pièce, voire un billet. "Merci, bonnes gens, merci…"
Le jeune blondinet s'est relevé, ils ont salué avec une grande révérence. Des applaudissements se sont même fait entendre. Ils m'ont prise chacun par un bras, et nous nous sommes mis en marche. Le public s'est dispersé. Nous avons fini la traversée du pont. Puis, de l'autre côté du quai, ils ont avisé un bar, et m'y ont entrainée. Nous nous sommes installés. "Vous faites ça souvent ?" "Non, c'est la première fois…" "Et pourquoi moi ?" "Mais, on vous l'a dit… parce que vous êtes la plus belle…" La serveuse est venue prendre notre commande. Nous avons bavardé quelques minutes en riant. Puis soudain, redevenu sérieux le garçon blond a demandé : "Si je vous demande quelque chose, vous allez vous fâcher ?"  "Je ne pense pas, mais dites toujours…" "Vous ne passeriez pas la nuit avec nous ? Tous les trois, bien au chaud, tranquille…" Je l'ai regardée, sidérée. "Putain, vous ne manquez pas d'air…" Il a ri. "Si j'ai bien compris ça veut dire oui ?" J'ai ri aussi, j'ai secoué la tête. "Ecoutez, franchement, jusque-là, je vous avais trouvé très drôles. Je pense qu'il vaut mieux en rester là." "Ah, alors, ça voulait dire non ?" Je me suis levée. "Mademoiselle, mademoiselle ne partez pas, on ne connait même pas votre nom…" J'ai dit "Lou-Ève…" Je me suis dirigée vers la porte. "Mademoiselle, mademoiselle,  ne partez pas…" "Quoi encore ?" "Vous n'avez pas payé les consommations…" Morte de rire, je suis allée payer. J'ai laissé le bouquet à la serveuse. Je leur ai fait un petit signe de la main, et je suis sortie.

 
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