15 octobre 2011
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Samedi 7:00. Je saigne encore. Hier, ce sont les cris de Brenda Lee qui m'ont réveillée. Je n'ai pas répondu. J'avais sommeil encore. Je me suis tournée dans mon lit. Mélanie dormait. Elle avait mis des boules Quiès. J'aurai dû faire la même chose. Je venais à peine de m'endormir que Brenda a de nouveau crié. J'ai mis mon portable contre l'oreille. J'ai grogné : "Lou-Ève…" C'était une fille qui travaillait avec moi. Elle avait un mariage prévu ce week-end. Mais elle travaillait. Elle avait trouvé quelqu'un pour la remplacer dimanche. Mais n'avait personne pour samedi, j'étais sa dernière chance…
J'ai répondu que j'étais de nuit, et qu'enchaîner une après-midi en suivant était au-dessus de mes forces. Elle a proposé de faire ma nuit, que moi, je travaillerai le samedi après-midi, et elle aurait son week-end pour le mariage, allez, s'il te plait… J'ai voulu. Je me suis rendormie.
Ce sont les mains de Mélanie qui m'ont à nouveau réveillée. Elles écartaient mes jambes, en me poussant tendrement les cuisses, loin l'une de l'autre. Délicatement. J'ai senti sa langue. Alternativement sur l'une, puis sur l'autre. A l'intérieur. Elle remontait doucement. Je ne voulais pas. Je saignais. Sa langue n'en a pas tenu compte. Elle a poursuivi sa progression. Elle m'a atteinte. Je ne voulais pas. Elle est passée de bas en haut. Sur toute ma longueur. Doucement. Tendrement. J'étais crispée, tendue. J'en avais envie…
Je me suis relâchée. Détendue. Mélanie l'a senti immédiatement. Ses mains ont quitté mes cuisses. Ne les maintenaient plus. Il n'y avait plus besoin. Elles sont montées lentement. En s'attardant sur ma taille. Jusqu'à mes seins. Se sont emparées de mes tétons. Ont joué tendrement avec, pendant que sa langue m'enflammait. Je me suis cambrée. Je disais non, non, non. Je n'en pensais rien. Non, non, non. Et puis ma respiration s'est accélérée. Les non, non, non, se sont fait trainants. Ont perdu leur intensité. Se sont assourdis. Mes reins se sont creusés davantage. Pour mieux m'offrir ? Les non, non, non, étaient devenus des murmures. Inaudibles…
Et se sont transformés soudainement en un oui éclatant. Sonore. Oh oui, oui, oui. A mesure que la vague montait. Jusqu'à se fracasser en un long cri rauque. Qui a décru et s'est éteint. Mon corps s'est abattu sur le lit. Vaincu. J'ai posé mes mains sur sa tête. Je l'ai maintenue contre moi. Pour la garder. Pour profiter encore. Pendant que, petit à petit, je reprenais place à l'intérieur de mon enveloppe. J'avais les yeux mouillés. Embués. Lorsque j'ai abandonné ma pression. Mélanie s'est glissée sur moi. En de lentes ondulations. Me laissant ressentir chacune des parties de son corps. M'a embrassée. M'a souri. M'a frotté le bout du nez avec son index. A fait son petit mouvement de sourcil. S'est levée. Il était l'heure pour elle d'aller travailler. J'ai entendu couler la douche… Ce soir elle dormirait chez elle…
J'avais ma journée libre. De manière inattendue. En jouant au poker sur internet, j'ai appelé des copines. Pour trouver une occupation pour le soir. Au troisième coup de fil, il était entendu que nous irions au ciné, voir Drive. Nous serions cinq. Deux garçons, deux filles et moi. J'ai trainé toute la matinée. Entre douche, lecture et télé. L'après-midi sur internet. Entre poker et conversation MSN avec une fille, en Italie. Un peu fofolle. Mais que j'aime beaucoup. Qui me semble perdue. Enfin qui me semble.
Je suis allée au ciné. J'ai vu Drive. Je m'attendais à plus de poursuites en voiture. Mais c'était romantique. Si l'on savait faire abstraction d'une violence parfois inouïe. J'ai bien aimé l'histoire d'amour impossible entre le Driver et Irène. Irène a un enfant. Je transposais ? A la sortie, je leur ai proposé de passer chez moi. A mes amis, pas au Driver et à Irène. J'ai sorti un casse-croute sommaire. Saucisson, fromages et Saint Joseph. Nous avons bu deux bouteilles. En disséquant le film. C'est amusant de constater comment nous pouvons ressentir les choses différemment. J'étais la seule à parler d'histoire d'amour. De romantisme. Les garçons m'ont dit que je n'avais rien compris. Les filles ont retenu la violence. Moi, je le voyais plus comme un pastiche des années 70. Entre Starsky et Hutch et le cowboy solitaire.
Quand ils sont partis, j'ai allumé de nouveau mon ordi. L'italienne était là. On a déconné une heure. Je suis allée dormir… Le ciel est rose, le soleil se lève…