18 novembre 2011
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L'idée m'était venue à la suite d'un délire, avec "cara mia". Nous avions parlé grognements et feulements. Je ne sais plus à quel propos. Et des images me sont apparues. Je m'imaginais en chatte. Accueillant Mélanie. Tout en continuant ma conversation "messenger" avec Mandarina (l'autre nom de Cara mia, enfin un autre nom), j'ai appelé mon esthéticienne préférée, pour savoir si, comme cela, au débotté, elle pouvait me faire un maquillage de chatte. Ce qu'il y a d'agréable avec Mip, c'est que jamais rien ne l'étonne. Elle m'a juste dit, que je devrais probablement attendre un peu, mais qu'elle s'arrangerait. Au pire, elle me le ferait après la fermeture.
Quand je suis arrivée à l'appartement, il était encore désert. J'ai allumé des bougies, dans l'entrée, au salon, et dans la chambre. Je ne voulais pas d'une lumière agressive. Je suis la dingue des bougies. Je me suis déshabillée entièrement. Je me suis assise sur mon lit, avec le livre que j'avais commencé. L'appât, de José Carlos Somoza. J'ai attendu.
Lorsque la clé a tourné dans la serrure, j'ai posé doucement mon livre. Je me suis levée. Je me suis mise à quatre pattes. J'ai fait tomber mes cheveux devant mon visage. Pour masquer le maquillage chat. J'ai entendu Mélanie appeler "Louve…" J'ai gardé le silence. Mélanie a répété plus fort "Louve… tu es là ?" Je suis entrée à quatre pattes dans le salon, en miaulant. Mélanie a crié de surprise. J'ai relevé brusquement la tête, pour remettre mes cheveux en place.
J'ai continué à avancer vers elle, doucement, de manière suggestive. Je lisais l'étonnement sur son visage. Elle m'a dit "Mais, qu'est-ce que tu me fais ?" J'ai miaulé. Arrivée tout près d'elle, j'ai relevé la tête, de manière à lui offrir mon visage de chatte. Elle s'est penchée vers moi. A posé ses lèvres sur les miennes. J'ai passé mes mains derrière ses jambes, et je l'ai renversée sur le sol. Je me suis attaquée à ses vêtements.
Quand elle fut presqu'entièrement dévêtue, je me suis lovée contre elle en ronronnant. Je lui faisais de petites griffures avec mes ongles. Sur les épaules, sur les fesses. Elle a dit "Il ne sait pas faire patte de velours ce chat ?" En me couvrant de baiser. Elle sentait bon. Elle avait encore la fraîcheur du dehors. Le chat a obtempéré. Sa patte s'est faite légère. Et ses caresses plus précises. Mais, il n'était plus le seul à ronronner.
Le carrelage du salon n'était pas vraiment l'endroit le plus confortable. Nous nous en moquions. Nous n'entendions que nos halètements dans le silence de l'appartement. Nous poursuivions notre étrange ballet dans la lumière mouvante des bougies. Tantôt l'une dessus, tantôt l'autre. Nous roulions dans le désordre du salon, à travers les vêtements épars de Mélanie. Aucune de nous ne se préoccupait de la froide rudesse du sol. C'était à celle qui prendrait le dessus. Qui saurait immobiliser l'autre, pour imposer ses caresses.
En croisant mes jambes devant son cou, et faisant porter mes chevilles sur ses épaules, j'ai réussi à mettre Melosh à merci. Il me suffisait d'immobiliser plus ou moins ses jambes avec mes bras. J'ai entrepris de lui donner du plaisir avec ma bouche. Jusqu’à ce que je la sente se tordre et l'entende gémir. J'ai relâché la pression de mes chevilles sur ses épaules. Décroisées mes jambes. Abaissé mon bassin, pour l'autoriser à m'atteindre. Mais je n'ai pas senti sa douceur sur moi. Elle était trop avancée dans son plaisir pour penser au mien.
Mon changement de position m'autorisait davantage. Mélanie s'en est aperçue rapidement. Elle s'est raidie, cambrée. Puis, elle est retombée sur le carrelage en criant. Au moment où la sonnette de la porte d'entrée retentissait. Nous nous sommes immobilisées. Il était néanmoins difficile de vouloir faire croire à notre visiteur que l'appartement était vide. Il n'avait pas pu ne pas entendre le cri de Mélanie. Un nouveau coup de sonnette s'est fait entendre. J'ai senti les mains de Mélanie se poser sur mes fesses. Me contraignant à m'aplatir contre elle. Et puis sa bouche m'atteindre. Et commencer ses caresses. Elle avait décidé d'ignorer notre visiteur. Je me suis offerte. Nous entendions une voix masculine derrière la porte. "Lou-Ève, je sais que tu es là…" Et des coups contre la porte. Mais je ne pouvais plus y prêter attention. Je ne voulais plus. Je n'étais plus que le bas de mon ventre. Avec, au fond de moi, tapie quelque part, la peur que Mélanie ne m'abandonne.
J'ai crié à mon tour. Une espèce de râle plaintif, plutôt. J'ai laissé ma tête s'abattre entre ses jambes. Ses lèvres m'ont quittée. On a frappé contre la porte. "Ouvre, je t'entends…" Nous avons, toutes deux, été prises d'un fou-rire. J'ai interrogé Mélanie du regard. Elle a ri. A fait une moue craquante avec sa bouche, a hoché la tête. J'ai dit à haute voix. Mais une voix étrange. "Une minute j'arrive…" Mélanie a ramassé ses affaires, s'est éclipsée dans la chambre. Je suis allée chercher mon peignoir à la salle de bains. Je l'ai passé.
J'ai ouvert la porte. Romain était derrière. Il a ouvert la bouche pour dire quelque chose. A vu mon maquillage. Sa bouche s'est fermée et ouverte plusieurs fois, avant qu'il ne puisse dire "Je passais, je suis monté. Je pensais que tu pourrais me payer l'apéritif…" J'ai répondu bien sûr, entre, installe toi. Je n'étais plus très sûre de ma tête de chat. Il me regardait l'air ahuri. "Tu joues à quoi ?" Mélanie est entrée, en peignoir elle aussi. "Bonjour Romain…" "Ah d'accord, j'ai compris…" J'étais contente d'être maquillée en chatte. Une chatte ne rougit pas. Ou on ne le voit pas… "Tu veux boire quoi Rom ?" Très naturelle. J'ai mis mon IPod en marche…
PS : Hier soir, j'ai regardé, sur canal sat, l'armée du crime de Guédiguian, l'histoire du réseau Manouchian. Je devrais me sentir honteuse, après cela, d'écrire de telles futilités. Je ne le suis pas. Je suis contente de pouvoir le faire. Ce sont des gens comme eux qui m'ont fait ce cadeau. Pouvoir écrire en toute liberté. Il faut juste ne jamais l'oublier. Merci.