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27 mai 2011 5 27 /05 /mai /2011 14:50
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Je n'ai eu aucune difficulté pour mettre ma carte dans la boite, la maman de Rafael Nadal était sur le trottoir, avec son balai et son seau. La porte de l'immeuble était ouverte.
J'ai traversé la rue, acheté l'Equipe, et me suis installée dans le fond du bar. J'ai sorti mon ordi portable, me suis connecté sur le site "Pokerstars", inscrite à une partie, ouvert l'Equipe, commandé un café. J'étais prête !
L'attente a commencé, entre patience au poker, lecture de l'Equipe, et observation de la faune environnante. Et au fil du temps, j'ai intégré la vie trépidante d'un bar. Au deuxième café, que je payais immédiatement, (toujours être prête à partir immédiatement, comme dans James Bond) le patron me demande "Vous attendez quelqu'un ?" Curiosité ou politesse ? Je choisis politesse. "Oui, enfin j'espère" "Et bien, si j'étais lui, je ne vous ferai pas attendre !" Je réponds d'un sourire, fin de l'échange.
Fin de matinée, heure de l'apéritif. Trois "avinés" parlent de Strauss Kahn. "Elle en pense quoi la petite dame ?" La bretelle gauche de ma robe est tombée, ce qui facilite le contact. "Elle est bien jolie la petite dame ! Alors, elle en pense quoi ?" Ben à vrai dire, elle ne s'est pas franchement posé la question, mais elle sent qu'avec eux,  le silence n'est pas sa meilleure arme. Pour  tuer la conversation elle choisit le lance-roquettes. "A six millions de dollars la pipe, j'en fais tous les jours." Un blanc ! Gagné ! Puis, un immense éclat de rire, perdu.
Et voilà mes trois nouveaux amis qui s'emparent de leurs verres et s'approchent de ma table. "Elle fait quoi la petite dame, elle travaille ? Je vais me lever à la fin, avec mon mètre quatre-vingt et mes talons, je vais leur montrer "la petite dame". Ils regardent mon écran et voit ma table de poker. Puis montrant mon avatar "Oh c'est vous sur l'image !" et mon pseudo "Lou-Eve c'est votre nom ?" Moi ben oui. "C'est bizarre comme nom, je l'ai jamais entendu" Moi, on s'y fait. Puis un as et un deux apparaissent face à mon avatar. Je me couche. Le plus jeune "Vous ne jouez pas votre as ? Moi, non, pas avec un deux, je n'ai pas d'argent à perdre. "Vous jouez à l'argent réel ?" Moi, et oui. Ils me regardent, impressionnés, comme si je faisais partie d'un autre monde. "Allez, vous prendrez bien un petit blanc avec nous ? Plus de trois quart d'heures…
Treize heures trente. Deux jeunes garçons au bar, dans les mon âge. Pleins de regards vers moi, pleins de commentaires entre eux. Le plus mignon s'approche. Allez c'est reparti. "Je peux vous offrir un café ? Moi, niaise blonde, "Pourquoi ?" "Parce que vous êtes jolie !" Ben oui, imparable ! J'essaie quand même. "Ça doit faire un gros budget !" Je le sens un peu désarçonné, gagné ! "Pourquoi vous me dites ça ?" "Ben, si vous payez à boire à toutes les filles que vous trouvez jolies !" Et toc ! Alors, lui, sublime "Vous vous gourez, vous êtes la première cette année." Quoi répondre ? J'ai dit oui pour le café, oui pour la demi-heure de conversation, oui pour le numéro de téléphone portable. J'en étais à deux cafés le matin, deux verres de blanc, et deux cafés maintenant. La reine des repas équilibrés.
Dix-sept heures. Quelques conversations tout aussi intéressantes, quelques épisodes passés à dormir sur mes bras (je vous rappelle que j'ai travaillé toute la nuit) une nouvelle partie de poker, un alcool offert par la maison, l'après-midi est morte, la journée aussi. Je me  sens poisseuse, fatiguée, moche, déprimée, cafardeuse. J'ai besoin d'une bonne douche avant de retourner au travail à sept heures. Je salue le patron, je sors du bar. J'ai une grosse boule au ventre. J'ai envie de crier, de pleurer. Je n'y arriverai pas ! Je vais m'arrêter à St Paul pour allumer un cierge. Je ne m'arrête pas, mécréante jusqu'au bout des ongles.
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26 mai 2011 4 26 /05 /mai /2011 10:24
68Nouveau jour sans Elle. Hier après-midi, au réveil, j'ai pensé à Elle. J'ai revu l'ombre de son sourire, ses yeux, et ses seins dans leur écrin de dentelles… Ses seins dans leur écrin de dentelles… Et de ses seins aux miens, la distance a fondu. J'ai posé les mains sur ma poitrine, et j'ai commencé à jouer avec les pointes. J'imaginais que c'étaient ses mains qui parcouraient mon corps, qui le découvraient. Mes seins se sont durcis, mon souffle s'est raccourci. J'ai écarté doucement mes jambes, mes reins se sont creusés, ma main gauche est descendue entre mes cuisses, effleurant leurs intérieurs. Puis lentement, centimètre par centimètre a commencé son ascension. Je gardais les yeux clos. Une vague de son parfum m'est revenue en mémoire. Et puis ma main a enfin touché le port, pendant que la droite martyrisait avec douceur mon téton. Un frisson m'a parcourue. J'ai plongé deux doigts en moi. Les ai ressortis. Passés sous mon nez, sur mes lèvres, sur ma langue. Ma main gauche a repris sa place. J'avais le visage d'Elle devant moi, je sentais ses dentelles sur mon corps. Mes caresses se sont faites plus précises, plus soutenues, mes hanches donnaient le rythme. Et mon plaisir a grandi, est monté, jusqu'à me secouer d'un spasme, a explosé et s'est évanoui dans mes soupirs. Je ne bougeais plus, apaisée. J'ai posé mes doigts mouillés sur mon visage, j'ai senti l'odeur de mon plaisir, j'étais bien. J'ai ouvert les yeux, j'étais seule. J'aurai voulu qu'Elle soit là, pour me serrer contre elle, prolonger l'instant, ne pas retrouver brusquement la solitude banale de ma chambre. Il y a longtemps que je ne me suis pas donné du plaisir en pensant à une fille. Depuis mes transgressions d'adolescente.
Chères lectrices fantômes, avez-vous constaté mes efforts pour embellir mon blog.
J'ai mis ma petite robe noire préférée, courte avec des bretelles fines, mes chaussures à talon bridées sur les chevilles, une culotte italienne toute en douceur et dentelles noires. Je me sens belle, irrésistible. Je vais aller poser un mot dans sa (leurs ?) boite aux lettres, pour lui dire que je l'attends toute la journée au bar en face… Une carte avec des coquelicots.
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25 mai 2011 3 25 /05 /mai /2011 15:24
Coquelicot.jpg
Six heures, fin de ma garde de nuit. Il faut que je trouve un coquelicot. Cela m'a toujours désolé de couper une fleur. Et puis un coquelicot cueilli vit si peu de temps. C'est peut-être ça le sens de "Aimons-nous au plus tôt". La beauté de l'éphémère. Vrai coquelicot, image de coquelicot, je n'arrive pas à me décider.
En sortant, je suis allée courir au parc de la Tête d'Or. Je le fais souvent. Une heure ou un peu plus, selon mon état d'esprit. Je dors mieux après. Le soleil se levait, des petits nuages roses se poursuivaient dans le ciel. J'adore ! Je vois souvent les mêmes gens courir. J'ai sympathisé avec quelques-uns. On se fait un sourire, un petit geste de reconnaissance. Quelquefois on se parle pendant nos étirements.
Vers la fin de ce qui devait être ma dernière boucle, près de l'étang,  j'ai aperçu des coquelicots dans un rayon de soleil. J'ai décidé d'aller m'étirer près d'eux. En partant, j'ai choisi les deux plus beaux. Ma grand-mère a raison, qui me dit souvent : "Méfie-toi, Lou-Eve, la beauté est un vrai danger…"
Presque huit heures. Je longe les quais de Saône. J'arrive devant l'immeuble où Elle habite. Je me gare facilement. En face de son porche, il y a un bar, qui vend aussi des journaux et des cigarettes. Le barman sort quelques tables et des chaises sur le trottoir. J'achète l'Equipe. Pour payer, je pose mes coquelicots sur le comptoir. Il me sourit, amusé. Moi, j'ai conscience de sentir le lapin sauvage.
Je traverse la rue. L'entrée de son immeuble est verrouillée. C'était trop simple. Sonner quelque part, attendre, revenir ? J'en étais là de mes réflexions quand la porte s'est ouverte. Une femme en blouse bleue est sortie, elle tenait à la main un balai et un seau rempli d'eau. Elle m'a jeté un regard interrogateur, puis devant ma tenue, short, baskets, sweat avec capuche remontée et serviette autour du cou, s'est reculée pour me laisser entrer. Ou alors c'était grâce au lapin sauvage.
Une fois dans l'immeuble, je me suis traitée de conne, de ne pas avoir regardé l'interphone pour repérer son étage. Je décidais de commencer mon exploration par le haut, Je grimpai les six étages en courant. En haut, sur le palier, il n'y avait qu'une porte. Je m'approchai et je lus "Camille D." sur un bristol. "Camille D" était le nom qui figurait sur la boite aux lettres, avec celui d'Elle, Mélanie. Un seul nom, déroutée ! Je ne voulais pas m'éterniser sur ce palier. J'ai enfilé les tiges des coquelicots derrière le bristol, entre les deux punaises qui le maintenait.
Je suis rentrée, j'ai noyé le lapin sauvage sous la douche, j'ai fait ma Marilyn, (parfumée au Chanel n° 5) et je me suis couchée. J'habite une petite rue calme, ou les voitures ne passent pas. Une montée. J'ai retourné un peu les évènements dans ma tête. Pourquoi son nom n'est pas sur la porte ? Elle n'habite pas ici ? Pourquoi son nom est sur la boite aux lettres ? Qui est Camille D ? Homme ? Femme ? Celle du bar vendredi ? A mon réveil, je retourne près des quais de Saône. Et puis Morphée s'est allongée contre moi…
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24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 17:33

Leçon n° 1, comme ils disent chez Aubade, tenir un blog demande rigueur et discipline. Et là, je pars vraiment dans l'inconnu.

A ma décharge, je travaillais ce week-end. Samedi en soirée, je suis allée à l'Astroballe. Oui, je suis grande, j'ai donc des distractions de grande. (Pour les non-initiées l'Astroballe est la salle de basket ou joue l'ASVEL). Puis bars, danses et bars à nouveau. Le dimanche étant inclus dans le week-end j'ai travaillé jusque tard, et le soir j'avais les yeux qui tombaient. Lundi matin je suis partie voir mon frère qui habite avec son amie hollandaise au bord du Léman, le lundi c'est son jour de congé, et c'était celui de ma récup…

Nous arrivons au  mardi, je travaille de nuit. Je suis devant Roland Garros (quelle sportive !) avec mon ordi, et je vais faire une suite à mon premier billet.

Je suis sortie du bar dans les conditions que vous savez, et je suis allée m'asseoir à l'arrêt de bus en face. J'ai pris mon livre (Sans laisser de trace, de Val McDermid) dans mon sac. Je me suis mise à l'affut. Avec sa robe rouge, je ne pouvais pas la rater. Des gens entraient, sortaient, les bus s'arrêtaient, repartaient, et moi, je sentais pousser mes racines. Puis ce sont mes amies qui sont apparues sur le trottoir. Deux sont parties vers le centre, et l'autre a traversé la rue pour attendre son bus. J'ai fait celle qui ne la voyait pas. Elle m'a dit "qu'est-ce que tu fous ?" J'ai levé les yeux, et j'ai dit "Je lis" et elle "ah oui d'accord" et son bus est arrivé.

Enfin, Elle est sortie ! Elles ont parlé un moment sur le trottoir en face.

Ca me rappelle un truc débile quand je faisais la blonde. Je traversais la rue et je demandais très sérieusement au mec le plus mignon que je trouvais là "C'est ici le trottoir d'en face ?" Et les mecs invariablement me regardaient avec des yeux grands comme des soucoupes, en cherchant à évaluer mon QI. Ils me répondaient "ben non, c'est en face" et moi toujours sérieuse, en montrant un homme sur le trottoir opposé "Vous êtes sûr ? Le mec là-bas, il m'a dit que c'était ici !". Je vous jure, quand on voyait leurs têtes, c'était à faire pipi dans sa culotte.

Bon, j'en étais où ? Elles se sont fait la bise et séparées. Elle, Elle est partie en direction de la Saône. Nous ne l'avons pas traversée. Elle marchait vite, et avec mes talons j'avais du mal à suivre. Nous avons suivi les quais pendant vingt et un kilomètres, puis tourné à droite, à gauche, et elle est entrée dans un immeuble. Je suis passée devant la porte ouverte, juste pour la voir fermer une boite aux lettres. Je me suis embrassée, trop forte. J'ai décidé de la laisser monter, je ne pouvais pas l'aborder maintenant, je n'étais pas trop sûre de mon déodo… Mais, comme on dit dans les polars que je lis, je l'avais logée ! J'ai regardé son nom sur la boite, il y avait deux noms. Quel monde horrible !

Rafael Nadal est en détresse !! Et moi aussi.

Il me restait un peu plus de vingt et un kilomètres avant d'enlever mes talons. J'avais bien mérité un taxi ! En rentrant du travail, demain matin, je passerai mettre des fleurs devant sa porte… Ou un mot. Des violettes, amour caché, amour timide… Non un coquelicot rouge, c'est ma fleur préférée, et puis le sens … Aimons-nous au plus tôt !! J'y vois la main du destin !

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21 mai 2011 6 21 /05 /mai /2011 17:06

En fait, pour raconter mon histoire. Enfin celle qui va arriver. Enfin si elle arrive. Putain, j'ai envie. Mais peur aussi. Non pas peur, mais vous savez, la boule à l'estomac. J'adore.

Deux mots de présentation. Je suis une fille, plutôt grande (1,81) assez mince, assez blonde. Plutôt blonde ! J'ai un drôle de prénom. Enfin aujourd'hui je l'aime bien, mais cela n'a pas toujours été le cas. Je m'en suis inventé beaucoup d'autres. Je l'ai hérité d'un footballeur soviétique des années soixante. Le plus grand gardien de but de l'histoire (source mon père qui me l'a donné). Je m'appelle Lou-Eve. (Le héros de mon père s'appelait Lev, je vous laisser faire les recherches qui s'imposent). Et comme j'ai un nom à consonance nordique, petite à l'école, il y a des jours ou c'était difficile. Surtout à cause du h, dans mon nom, il est là, au beau milieu, mais il ne sert à rien. Bon, je vais en rester là, les plus futés ont saisi : Wolfie, Lou-Eve…

Allez, je reviens à ma boule. J'avais une vie normale, des parents, des amis, un travail, un petit copain. Pas tout le temps, mais de temps en temps, le petit copain. Mon appartement, petit aussi, mais dans la vieille ville et ça, ça vaut un grand. J'ai toujours une vie normale, mais depuis hier soir, il y a une lézarde. Nous étions allées boire un verre, en sortant du travail. Nous nous racontions nos histoires de mecs. Et soudain, deux filles sont entrées, et sont venues prendre place à la table voisine, dont ma lézarde. Elles avaient l'air très liées. Mais moi, je n'arrivais plus à détacher mon regard, je ne participais plus à notre conversation, j'écoutais la leur.

Elle est aussi brune que je ne le suis pas. Des yeux verts, des dents blanches, des mains avec plein de bagues. Plus petite que moi aussi, mais il y en a tant. Et puis si elle met des talons et que j'enlève les miens, cela doit s'équilibrer. Et sur ce que j'ai vu, quand elle s'est penchée pour ramasser son portable qui avait eu la bonne idée de tomber près de moi, des seins plus gros que les miens. Plus âgée que moi aussi, mais quel âge ? Trente, trente cinq ? Ah oui, elle sentait bon aussi, à moins que cela ne soit son amie… Ou le mélange des deux. Elle s'appelle Mélanie et à un beau sourire. Je l'ai entendu, et je l'ai vu. Et tout ça fait que j'ai perdu mes repères et la tête.

Au bout de trois ans, mes copines m'ont demandé ce que je faisais avec la tête du loup de Tex Avery quand il voit la pin-up… (Je sais encore le loup), et que si je voulais changer de table, je pouvais le faire. Bien sûr que je voulais changer de table ! J'ai regardé ma montre, et fait celle qui avait un truc à faire. J'ai fait la bise aux filles, et je suis partie. Je me suis retournée après quelques pas pour leur faire un signe de la main. Et j'ai vu qu'elle me regardait, qu'elle me suivait des yeux. Je me suis sentie rougir, j'ai fait glisser un baiser sur ma main en direction des deux tables voisines. A elle d'interpréter. Je me suis retournée brusquement, et je me suis mangée la serveuse. Le plateau a volé, et là, je suis devenue cramoisie. Aux deux tables, cela a été un grand éclat de rire…

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