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19 août 2011 5 19 /08 /août /2011 08:43
90210-leaving-ddfzq1ge1mol-540725dd5.jpgEn arrivant près de la clinique, un mec, style bcbg, petit attaché case à la main, m'aborde "Elle est bien jolie la panthère !" Je ne sais pas trop quelle attitude prendre, je fais mon sourire passe-partout, et continue d'avancer. "Elle a un peu de temps avant de retourner dans sa cage ?" C'est idiot, mais ça me fait rire. Intérieurement, bien sûr. Je consulte ma montre, celle avec le marteau, l'étoile et la faucille. "Alors panthère ?" "Moins d'un quart d'heure…" "C'est bien peu…" "Ben oui, les horaires du zoo sont très stricts !" "On a le temps d'aller jusqu'au prochain trou d'eau ?" Il me montre un bar, de l'autre côté de la rue. Je traverse, il me suit. Nous nous asseyons au bar. "J'adore les speed dating improvisés!" dit-il. Le serveur s'enquiert. L'attaché case annonce "La même chose que mademoiselle !" Je choisis un Vichy-Fraise, mais Célestins, le Vichy. Pour l'éclat du teint.
Du coup, je suis en alerte, je le soupçonne de pouvoir être mon correspondant anonyme. "On dit que les filles qui s'habillent en panthère ont énormément de tempérament… au lit !" Ben, au moins, je sais à quoi m'en tenir. Je fouille dans mon sac, sort mes cigarettes, en met une à la bouche. Le serveur intervient "Mademoiselle, on ne peut pas fumer…" "Si, on peut, juste on nous l'interdit. Mais, je ne fume pas, j'ai juste une cigarette à la bouche…" Bcbg reprend "Alors vous en pensez quoi ?" "Je trouve cela injuste." J'aime bien répondre à côté. "Je parlais des filles en robe panthère…" "Ben, c'est la première fois que j'en mets une." Je sors l'enveloppe verte, la pose devant moi... Aucune réaction. Je commence, style speed dating. "Bonjour, je m'appelle Amélie, mais on m'appelle Lili, j'ai 19 ans, je suis femme de ménage à la clinique en face, j'ai un enfant de trois ans, un peu simplet. Parce que c'est le fils de mon père. C'est ma mère qui le garde pendant que je travaille la nuit. Au lit, je suis plutôt étoile de mer. A vous."
Il rit franchement. Un rire agréable. Il est gentil, ou il a une idée derrière la tête. Ou les deux. Je regarde ma montre. Il commence "Alors, bonjour, moi je m'appelle Aurélien, j'ai 33 ans. Je suis célibataire. Ingénieur informaticien. J'ai très envie de vous revoir, avec ou sans votre peau de panthère. Mon numéro de portable est le … Il est inutile que je vous demande le vôtre, avec la tonne de mensonges que vous avez réussi à placer dans une seule phrase." Je me lève, annonce qu'il va être l'heure de la cage. "Vous ne notez pas mon numéro de portable ?" "Vous êtes très observateur !" "Mais j'aimerai beaucoup vous revoir…" "Lili, femme de ménage." Dis-je en montrant la clinique. Je lui fais une bise, je sors. Je ne me retourne pas.
Aux consignes, avec les filles de l'après-midi, docteur M est là. Qui ne  me quitte pas des yeux. Enfin c'est ce que je ressens. "Vous êtes ravissante Lou-Ève, j'aime beaucoup votre nouvelle coiffure. Et c'est une vraie surprise de vous voir avec une telle robe." Bon, là, je pense qu'il se paie carrément ma tête. Et pas qu'un peu. Je le place dans les favoris. Je veux en avoir le cœur net. Je fouille dans mon sac, fait semblant de chercher mon portable. Et en le sortant fait tomber malencontreusement la lettre verte sur le carrelage. Il se baisse pour la ramasser, me la tend. Indifférent. Aucune émotion. Je remercie, la range à nouveau dans mon sac. Retour en arrière. Outsider.
Le matin, au vestiaire, je vois arriver la princesse Carotte, chignon et grosses lunettes. Je suis en culotte et soutif, en train de passer ma robe panthère. Elle me regarde incrédule. "Tu mets ce genre de robe toi ?" Je fouille dans mon sac, sort la lettre verte, la lui tend. "Ah oui, je comprends. Je n'ai rien eu moi." Jalouse ? "Tu penses aller jusqu'où avec ce mec ?" Jalouse ! "Aucune idée, au lit peut-être ?" "Sérieusement ?" Je réponds "Je suis très –open-" en faisant le geste des guillemets avec les index et les majeurs. Dans le plus pur style dombaslien. "En tout cas, la coiffure c'est très joli, j'aime beaucoup." Que dire. Chouk arrive. Morte de rire "Oh la la , la pouf ! Je comprends ce que cela veut dire : faire la nuit" La bonne humeur de Chouk est communicative. Je ris, lui montre la lettre. Princesse Carotte a l'air étonné que je fasse cela. Plus qu'étonnée même, contrariée. Je dois devenir parano.
Lorsque j'arrive chez Dany, nous restons deux heures dans les bras l'une de l'autre, à nous embrasser, nous caresser. Je lui dis des je t'aime. Plein. Elle prépare le café. Nous nous asseyons à la cuisine. "Tu as changé ta coiffure ?" Je sors la lettre verte, lui tend, elle lit. "C'est qui ?" Je fais pfft en écartant les mains. "Et tu fais ce qu'il te dit ?" "Jusqu'à maintenant, oui. J'en ai parlé avec Mélanie. Elle est ok. Elle dit que c'est amusant."
Dany adore Mélanie. Cela la rassure, mais pas suffisamment. "Ce n'est pas dangereux ? Avec tous ces trucs que l'on voit maintenant ?" "Tu sais, s'il me demande de me balader la nuit, à poils, zup de Rillieux, je ne suis pas vraiment sure d'y aller…" Elle rit. J'aime bien quand ma mère rit. Elle est belle quand elle rit. Quand elle ne rit pas aussi. "Fais quand même attention !" "Mais oui maman !" "Tu veux dormir ici ?" "Ben, pourquoi pas… avec plaisir." C'est trop bon de dormir chez ses parents, avec maman qui veille sur vous.
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18 août 2011 4 18 /08 /août /2011 10:27
Les-Femmes-Heretiques3.jpgRéveil difficile, je traîne au lit. Je commence mes gardes de nuit ce soir. Je n'arrive pas à me défaire de la désagréable impression que m'a laissée Romain hier soir. Je sais que j'exagère. Que je ne suis pas objective. Mais, il y a quelque chose qui me rend chagrine. J'appelle Mélanie, nous en parlons longtemps, jusqu'à être interrompue par une de ses clientes. Je n'ai pas progressé beaucoup. Juste appris qu'elle n'avait toujours pas ses règles. Que si dimanche,  c'était toujours le cas, lundi, elle ferait un test. Ça ne me rend pas plus gaie.
Je me lève, traverse nue mon appartement, remarque une enveloppe juste derrière la porte d'entrée. Aujourd'hui, elle est verte. Moi aussi. Je la ramasse, me dirige vers la cuisine pour préparer mon café. Mélanie me manque. Chaque fois que je passe du temps avec Romain, j'ai besoin d'être près d'elle. Je jette l'enveloppe verte dans la poubelle. Marre de ces conneries… Marre de tous ces gens qui me disent ce que je dois faire, ou ne pas faire.
J'appelle Dany, lui raconte Romain. Elle me dit qu'elle ne trouve rien de choquant dans son comportement. Je le sais. Qu'il veut seulement me protéger. Je m'en fous. Que c'est plutôt bien comme réaction. Je ne suis pas sûre. Qu'il n'y a pas de quoi se mettre dans des états pareils. Merci maman, je t'aime, tu me manques, j'ai envie de te voir, je passerai demain en sortant du travail. Je passe plus d'une heure dans la salle de bains. Puis tombe sur mon vibromasseur. Repasse un moment dans la salle de bains. Une demi-heure et quelques orgasmes plus tard, je me sens apaisée.
Mélanie me manque. Je décide d'aller à sa boutique. En partant, je reprends l'enveloppe verte dans la poubelle, la glisse dans mon sac. Lorsque j'arrive, elle est occupée avec une cliente. Elle ne me remarque pas. Je choisis plusieurs guêpières, je file dans une cabine d'essayage. J'en passe une. Puis appelle une vendeuse (Mélanie est seule) en passant un bras derrière le rideau de la cabine. Elle arrive, s'annonce derrière le rideau. Je l'invite à entrer. Elle me voit, dit "Oh non…Ce n'est pas vrai !" Et moi, assise sur la banquette, en guêpière, jambes légèrement écartées, regard suppliant "Touche moi, touche moi…" Elle rit. Me prend les seins, les ajuste dans les bonnets. Me passe la main entre les jambes. Un éclair me parcourt. Elle dit "J'ai des clientes…" "Touche moi, touche moi…" Ses doigts se font plus précis. Son autre main se pose sur ma bouche. Je me laisse faire. Je sens le rouge me monter au visage. Le sien se colore aussi. J'ai l'impression que le temps s'arrête. Je sens monter une vague. Je lève des yeux suppliants vers elle, en murmurant derrière sa main qui me bâillonne "Touche moi, touche moi…" Les yeux clos, la bouche entrouverte. Crucifiée.
Au loin j'entends une cliente appeler. Dans un brouillard, je distingue Mélanie qui se rajuste devant le miroir. Sort de la cabine en me disant "Passez l'autre, je reviens…" Je suis sur la banquette, adossée à la cloison, jambes écartées, incapable du moindre mouvement. Lorsque je reprends vraiment conscience des choses qui m'entourent, j'entends "Stand by your man" dans le haut-parleur de la cabine. Ironie. Un moment passe, Mélanie revient, entre en disant, plus fort que nécessaire "Je trouve que celle-ci vous va mieux…" Elle m'embrasse. Mais le charme est rompu. Elle m'aide à me rhabiller. Nous sortons de la cabine, allons à la caisse. Sur des jambes flageolantes. J'ai acheté une guêpière. Avec une grosse remise.
En sortant mon portefeuille pour prendre ma carte bleue, je vois la lettre verte. Je la pose sur la banque devant Mélanie, lui dit "Regarde !" Elle la retourne, voit le cachet intact, me le montre en m'interrogeant du regard. "Ouvre, et lis-la…" Elle fait sauter le cachet, sort la feuille, lit et sourit. "Alors ?" Elle lit tout haut "Une robe panthère, légère, pourrait me plaire… Et coiffée à la lionne une chose qui m'étonne." Je demande "Tu en penses quoi ?" "Toujours amusant, rien de dramatique. Tu le fais ?" "Je n'ai pas de robe panthère, et j'ai les cheveux raides…" Elle m'indique une boutique, à l'étage au-dessus,  ou je pourrais trouver une robe, et me dit d'aller, de sa part, chez la coiffeuse dans la même allée. Qu'elle pourra m'arranger ça. "J'en reviens pas !" "De quoi ?" "Que toi, tu me pousses à le faire…" "C'est rigolo, profites en, de toute manière, tu arrêtes quand tu veux." J'ai fait comme elle a dit. Je suis revenue à sa boutique pour me changer. Elle m'a trouvée belle, coiffée à la lionne, avec des boucles. Mais, je ne m'aimais pas en robe panthère. Nous sommes parties déjeuner. Meloshka ne me quittait pas des yeux. J'ai dit "Quoi ?" "Je t'adore ma panthère…" "Viens dormir chez moi, je te montrerai la panthère…" "Tu travailles cette nuit." Le monde est cruel…

 
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17 août 2011 3 17 /08 /août /2011 09:35
88.jpgCe sont les colocs de Romain qui avaient les places, cinq. Ils lui ont demandé si cela m'intéresserait de voir le match. Romain a dit oui, sans me consulter naturellement. Il a juste saisi l'opportunité de passer la soirée avec moi. Mais, j'aurai dit oui de toute manière. Il allait faire chaud, on mangerait dehors après le match… Et c'était peut-être le seul que l'on aurait l'occasion de voir cette saison.
Le matin, j'avais mis un jean, un gilet anthracite, que j'avais piqué à Romain, gilet de costume trois pièces. Sur un soutif noir passionata plongeant. Un peu grand le gilet, mais je l'ai fermé avec une broche à la base des seins. Des sandales plates à lanières croisées noires. Le chapeau de Mélanie. Romain m'avait bien précisé "Le match est à 20:45, Rendez-vous à 20:00 devant Gerland, entrée Jean Bouin. J'ai senti qu'aucun retard ne serait toléré. Il y a des choses avec lesquelles on ne plaisante pas !
Lorsque je suis arrivée au travail, princesse Carotte m'a interrogée du regard. J'ai fait un signe négatif avec la tête. Elle a dit "Moi non plus !" Avec un grand sourire. Aujourd'hui elle avait ses lunettes sévères. Je n'en revenais pas, j'étais copine avec la princesse Carotte.
A 19:45 j'étais devant les grilles de Gerland. J'ai poireauté dix minutes en me faisant aborder trente-six millions de fois. Les garçons sont arrivés à moins cinq. Surpris de me voir déjà là. Tout de suite, dans le regard de Rom, j'ai senti que ma tenue n'avait son agrément. Sans doute trop décolletée. J'ai fait mon aimable. "Quoi ?" "Tu t'es baladée toute la journée comme ça ?" "Non, je viens juste de mettre le gilet, ça c'est rafraîchi !" Rires. J'ai passé mes bras autour de son cou, j'ai serré fort, je l'ai embrassé. "Moi aussi, Romain, je suis super contente de te voir…" Il m'a pris la main, nous avons gagné nos places.
L'OL menait 2-1. Je me suis levée. Rom m'a demandé "Tu vas ou ?" "Si vraiment tu veux savoir, changer mon tampon…" "Tu iras au restau, tout à l'heure…" Je me suis rassise, j'ai fouillé dans mon sac, sorti un tampon, et commencé à défaire mon jean. "Mais, tu fais quoi ?" "Ben, je change !" Il m'a laissée partir. Quand je suis revenue, il y avait 3-1.
Nous avons mangé au Carnegie Hall. Blindé. A minuit juste passé j'ai dit : "Il faut que j'y aille, je n'aurai plus de métro." Romain m'a demandé d'aller dormir chez lui. Ses colocs ont surenchéri "Viens dormir chez nous !!" J'ai dit à Rom, que je n'allais pas aller travailler deux jours consécutifs dans cette tenue. Il m'a proposé de m'emmener me changer en partant le matin. J'ai dit que j'avais toujours mes règles. Il s'en foutait. Un de ses potes a dit "Il n'y a pas que ça !" J'ai répondu "Je suis au courant, mais je n'aime pas…" "Et la sodomie ?" Nous voguions en pleine poésie. C'est la dernière fois que je ne sors qu'avec des garçons. Mais j'ai vu clairement l'œil de Romain s'allumer. J'ai pensé "Mon Dieu, délivrez moi de la tentation…" J'essaierai bien, mais là, je trouvais que les conditions n'étaient pas idéales. Il était déjà très tard, et Romain avait trois colocataires… Je n'avais pas envie que cela se fasse à la sauvette, et je n'étais pas vraiment sure de savoir, pouvoir (?) garder le silence. En outre, je préférais un cadre plus intime pour une première expérience. Et surtout, je n'étais pas vraiment décidée ! Je n'avais pas encore franchi le pas dans ma tête. Les tabous sont difficiles à faire tomber.
Bref, le mieux c'était qu'ils me reconduisent jusqu'à une station de métro, et que je rentre dormir chez moi. Tollé général. "Tu es folle, tu ne vas pas rentrer seule en métro habillée comme ça ?" "Habillée comment ? J'ai un jean !" Romain a passé un doigt dans mon décolleté, a tiré dessus. "Et ça ? Je ne te laisserai pas prendre le métro maintenant habillée comme ça !" Je lui ai tapé violemment sur la main. "Tu es qui pour m'interdire quelque chose ?"
Un de ses colocs, Pierre-Louis, je crois est intervenu. "Il a raison Lou, avec tous les tarés de supporters dehors…Tu ne peux pas rentrer seule…" "Je rentre chez moi." Rom a dit "Putain, jamais vu une chieuse pareille ! Tu suis des cours ? Allez les mecs, on la raccompagne." "Tu as essayé la fessée, Rom ?" Celui-ci, je n'avais pas mémorisé son nom. Seigneur, délivrez-moi à nouveau de la tentation… Gentiment, ils m'ont ramené en voiture.
Ce soir, je n'ai pas aimé l'attitude de Rom. Ce sentiment de propriété à mon égard. Il faudra que je lui parle… Déçue.
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16 août 2011 2 16 /08 /août /2011 11:00
imagesCAW4UA5T.jpgVendredi. C'est la pleine lune demain. J'ai les seins gonflés et un peu douloureux. Je sais ce que cela signifie… Par voie de conséquence, ce soir, j'aimerai bien un peu de tendresse. J'hésite entre Mélanie et Romain. Plus tentée par Mélanie, plus sûre d'avoir de la tendresse. C'est le destin qui décide. Mon téléphone sonne : Melosh.
Elle me dit qu'elle a pensé à moi pour l'aider au magasin demain. Elle sera seule, une de ses vendeuses est en vacances, l'autre est partie malade… Elle sait que je ne travaille pas. Elle pensait venir dormir chez moi, pour que nous partions ensemble au magasin demain. Je suis ravie. Et même plus.
Elle arrive avec juste un petit sac. Me fait quatre bises, deux sur chaque joue. Va dans ma chambre, y dépose ses affaires. Part à la cuisine, se sert un verre d'eau. Passe au salon, ramasse deux ou trois trucs qui traînent. Les porte dans le panier à linge sale. Je la regarde faire, assise sur mon canapé, sans bouger. Un peu ironique. Mais attendrie. Elle revient au salon, s'assoit à côté de moi sur le canapé, me prend la main. Je dis d'un ton un peu bourru "On mange quoi ce soir ?" Elle me regarde, a son petit froncement de sourcils, comprend, et me fait un large sourire. "Tu te moques de moi ?" "Non ! non…" Je passe mes bras autour de son cou, la regarde les yeux brillants, lui dit "J'ai envie de toi…" Elle détache mes bras, me prend la main, m'entraine dans la chambre. On ne mangera pas, ce soir.
Elle me fait coucher sur mon lit, se déshabille entièrement. S'agenouille près de moi, enlève mes vêtements avec douceur. S'allonge près de moi, contre moi, sur moi. Met ses lèvres sur les miennes, ses seins sur les miens, son ventre contre le mien, son sexe s'appuie sur le mien. Enroule ses jambes autour des miennes. Me caresse doucement. Juste des caresses, de la tendresse. Je n'ai rien dit,  elle a juste compris. Nous nous endormons l'une contre l'autre, enchevêtrées.
Samedi. Le matin, Mélanie a choisi mes vêtements. Puis j'ai joué à la vendeuse. Je me suis beaucoup amusée. Dans la matinée, Romain a appelé, m'a demandé ou j'étais, ce que je faisais. J'ai menti bien sûr, je ne voulais pas lui parler de Mélanie. Il m'a proposé une sortie avec lui, le soir. Il avait une réunion de présentation de la saison à son club, les conjoints étaient invités. Ensuite, il y aurait France-Irlande sur écran géant, puis barbecue dansant au club-house. J'ai répondu "C'est quoi barbecue dansant ? Un bal de saucisses ?" "Quel humour !! Alors tu viens ?" "Ben, si les conjoints sont invités, je n'ai pas réellement le choix…" "Fous-toi de ma gueule… Je passe te prendre à 19:00 chez toi, fais toi belle !" "19:30 devant la gare Part Dieu, et tu me prends comme je suis" "Il n'y a pas trop de monde à la gare ?" "Quoi ?" "Ben pour te prendre là-bas ?" Ben oui, j'oubliais, un rugbyman…
Pendant la réunion, tout le monde écoutait attentivement les dirigeants, l'entraîneur, les objectifs de la saison. Un moment, j'ai dit à Rom "Je me fais un peu chier, je sors fumer une clope." Il m'a jeté un regard désapprobateur. Primo, j'allais fumer, deuxio, j'allais déranger tout le monde. C'était du moins mon interprétation. Je suis allée fumer en dérangeant tout le monde. Quelques instants plus tard, une fille black est venue me rejoindre. Bien foutue d'ailleurs. "Tu me sauves la vie, je n'osais pas sortir. X, je n'ai pas compris le nom, son mec quoi, ne veut pas que je fume, le tien il veut ?" "Ben, je ne sais pas, je fume, voilà" "Tu veux bien m'en donner une ?" J'ai tendu mon paquet. On en a fumé deux.
Nous parlions de fringues, de maquillage, de vacances, de tout, de rien. Un mec énorme est sorti et nous a annoncé que le match allait commencer. Elle, la black, s'est levée et commençait à se diriger vers la salle de réunion. J'ai dit "Et tu crois que sans nous, ils vont pouvoir jouer quand même ?" Il ne m'a même pas regardée "Tu viens, Tracy !" Ça ne ressemblait pas à une demande, plus à une injonction. (Je suis contente d'injonction…) Elle est rentrée. Un moment plus tard, j'y suis allée à mon tour. Il n'y avait plus de place. Je me suis assise sur les genoux de Romain. Je me trémoussais doucement sur lui, et j'ai senti son sexe gonfler. J'aimais bien.
A la fin du match, nous avons mangé. Au cours du repas, je lui ai annoncé que j'avais mes règles, que j'allais dormir ce soir chez ma mère. Il a fait la gueule. Je n'ai pas réussi à savoir si c'était à cause de ma mère ou de mes règles. Le dimanche, il y avait repas chez mes parents, avec Francine et son mari. Et Luce, qui ne venait que si j'étais là… Le soir, j'avais rendez-vous chez moi avec Mélanie. Nuit beaucoup moins sage que la précédente. Le lundi nous avons trainé chez moi, vautrées sur le canapé, devant la télé ou des DVD, ou à s'occuper l'une de l'autre. Je lui ai demandé combien de jours elle avait de retard. Elle m'a répondu qu'il était trop tôt encore pour considérer qu'elle l'était. Son cycle est assez irrégulier.
Ce soir, je vais au foot avec Romain. C'est Ligue des Champions… Bon, j'ai l'impression d'avoir un peu bâclé cet article. Je ne suis pas très fière. Mais c'est le temps qui me manque…
 
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12 août 2011 5 12 /08 /août /2011 09:36
cache_1688713902.jpgCe matin, réveil difficile. Petit détour par le pèse-personne. Indice de satisfaction : 0. Je me dirige vers la cuisine pour boire un café. Je vois une enveloppe blanche, près de ma porte d'entrée.  Ecrit dessus : Mademoiselle, avec les boucles au M, et la jolie courbe du E final. Fermée par un sceau rouge. Je prépare mon café, et pendant qu'il coule, je prends connaissance du message, toujours bleu lavande. "Et si nous nous mettions en blanc, en négligeant les sous-vêtements, je trouverai cela charmant…" Et puis quoi encore ! Qu'est-ce que j'ai de blanc ?
Je bois mon café, fais ma toilette, retourne dans ma chambre pour m'habiller. J'ouvre ma penderie. Blanc : petite robe légère, jean moulant, caracos, chemisier. Oublions la robe, les contre-jours sont trop révélateurs. Oublions les caracos qui affichent clairement les seins nus dessous. Jean et chemisier. Qu'il aille se faire foutre ce connard. Robe noire. Je passe le jean à même la peau. S'il ferme (cf. indice de satisfaction) je le mets. Je me couche sur le lit, remonte la fermeture, boutonne, pas de problème. Je me lève. Un peu serrée quand même. Je passe le chemisier. Le boutonne à la Gwyneth Paltrow.
Je vais devant le miroir. Fade, fade de chez fade. Blonde en blanc ! Pas suffisamment bronzée. Je vais réveiller tout ça par un maquillage adéquat. Retour devant le miroir. Mieux, léger mieux. Je choisis un collier de perles rouge. Des tas de bracelets de couleur. Miroir. Acceptable. Mais le jean moulant dessine beaucoup. J'hésite entre ballerines et tennis blanches. Choisis les tennis. Je me traite de conne, mais avec un grand sourire.
Lorsque j'arrive à la salle de garde, Chouk est devant son café. Elle me regarde, les yeux écarquillés, et annonce "Ah ouais, tu as grossi… Même plus la place pour une culotte !" "Ça se voit tant que ça ?" "Non, non…" Avec un éclat de rire. Je lui montre la lettre, la remet dans mon sac, et parlons de choses et d'autres. Un moment plus tard, Princesse Carotte fait son entrée. Je suis sur le cul. Robe à fine bretelles, talons hauts, collier, bracelet, le tout blanc. Ses cheveux roux lâchés. Des petites taches de rousseur sur les épaules, le haut de la poitrine. Pas de lunettes. Je la trouve belle. A contre cœur. Elle a remarqué mon regard admiratif.
Et puis une idée me vient. Je repense au texte ! "Et si NOUS nous mettions en blanc…" Et comme par hasard, elle arrive tout de blanc vêtue. C'est cette conne qui me manipule. Elle est en train de m'enfumer. Je sens la colère me gagner, le rouge me monter aux joues. Je sors avant d'être désagréable. Elle peut m'en renvoyer des lettres… elle pourra se le mettre quelque part !
Chouk a été de mon avis. Elle m'a dit "Elle te kiffe, cette salope… Mais sans ses lunettes affreuses, elle n'est pas mal du tout."
Le soir, à la fin de notre service, nous nous retrouvons Chouk, Princesse Carotte et moi dans la salle de garde. Princesse Carotte me dit "Je vous offre un verre !" Et super désagréable comme je sais l'être "Pourquoi ?" "J'aimerai vous parler." Ben voyons. Je ne veux pas qu'elle pense que j'ai peur d'elle, je réponds "Ok !" Puis montrant Chouk. "Elle vient avec nous !" "J'aimerai mieux pas, c'est personnel." Rien à foutre, je n'ai pas envie de céder. Mais c'est Chouk qui parle la première "Pas de problème…" Elle me fait une bise, et me glisse à l'oreille "Tu me racontes…"
Nous marchons en silence, côte à côte, jusqu'à trouver un bar. Nous nous asseyons, commandons, commençons à boire. Deux ans ont passés, elle se lance. "Vous vous trompez sur mon compte…" "Ah bon ?" Puis directe. "Vous êtes nue sous votre jean ?" Regard noir, non bleu foncé. Silence. "Moi aussi sous ma robe !" On y arrive. Je dis "Qu'est-ce que vous voulez que ça me foute ?" Elle sourit. "Vous vous méprenez !" "Oui, surement ! Je ne sais pas reconnaître quand on me fait du rentre dedans…" Nouveau sourire, elle ouvre son sac à mains, sort une lettre blanche avec un sceau rouge, me montre la feuille à l'intérieur… "Et si nous nous  mettions en blanc…" Elle lève les yeux vers moi, et dit "Alors ? Vous en pensez quoi ?" Ben rien. Scotchée. C'est quoi ce truc de débiles ? Je sors ma lettre, la pose à côté de la sienne. Nous nous regardons.  Elle me dit qu'elle en avait déjà reçu une noire. Je la regarde à nouveau, mais plus de la même manière. Sans animosité. Puis, de manière incompréhensible, au même moment, nous sommes prises par un fou rire…

 
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11 août 2011 4 11 /08 /août /2011 10:02
france.jpgJe me suis réveillée en sanglots. Je me suis assise sur le lit. J'étais dans une chambre blanche, froide, sur un lit d'hôpital ? Mélanie était allongée près de moi, immobile. Je l'ai secouée violemment, il fallait qu'elle bouge. Elle s'est réveillée brusquement, m'a regardée, a vu que je pleurais, s'est assise, m'a prise dans ses bras, et demandé doucement ce qui m'arrivait.
Je lui ai raconté mon cauchemar, la ville remplie de voitures accidentées. Les gens soit écrasés sous elles, soit allongés à même le sol. Défigurés, hagards, sanguinolents. Les policiers indifférents qui réglaient la circulation. Les sirènes des ambulances, les lumières. Et nous qui progressions doucement au milieu des carcasses de véhicules que des gens découpaient avec des chalumeaux. D'autres voitures qui arrivaient avec des remorques, dans lesquelles se trouvaient des bacs à fleurs. Que leurs conducteurs enterraient près des voitures accidentées, en creusant à même l'asphalte. A côté de cadavres gisants. Un de leur proche ?
Elle m'a caressée doucement, m'a calmée, me répétant c'est juste un cauchemar. Je savais à qui je le devais ce cauchemar. A une fille qui s'appelle Bizzie, et qui a posté sur son blog une vidéo de la sécurité routière australienne. Un truc atroce que je n'ai pu regarder jusqu'à la fin.
Nous nous sommes levées. Melosh m'a dit "Oh la la, les yeux… Viens !" Nous sommes passées à la salle de bains, et elle m'a appliqué un produit sur le contour des yeux. Un truc miraculeux. Il fallait que je passe chez moi avant d'aller travailler, pour changer de tenue. Nous nous sommes embrassées, et quittées.
Lorsque j'ai franchi ma porte, j'ai regardé sur le carrelage. Rien, pas de lettre noire. C'était juste une connerie d'un jour. Puis, prise d'un doute, je suis allée à ma boite aux lettres. Rien non plus. Je me suis préparée, je suis partie travailler.
Au cours de la journée, j'ai reçu un message de Rom. "RDV 21:00, chez moi" Yeah, j'allais enfin voir à quoi ressemblait chez lui. Je n'avais pas fait ma chieuse pour rien. Même si je savais qu'il partageait un grand appartement avec trois mecs, j'étais ravie. Du coup la journée m'a parue interminable.
Le soir, je suis rentrée chez moi. En ouvrant la porte, j'espérais un peu trouver une enveloppe. Mais rien. Je me suis déshabillée, démaquillée, douchée, puis maquillée pour la soirée, léger. Il me fallait maintenant choisir ce que je mettrais pour cette grande première ! Je me suis arrêtée sur une petite jupe courte en jean (trop courte ?) un chemisier fleuri, dans les mêmes tons, et mes converses noires montantes.
En allant chez lui, je me suis arrêtée chez un caviste. Je ne voulais pas arriver chez lui les mains vides. Le vendeur m'a conseillé un vin étranger, un vin chilien. Un moment plus tard, sur la route, j'ai senti vibrer mon téléphone portable. Je conduisais. J'ai ignoré. D'autant que j'avais plus ou moins toujours en tête, les images traumatisantes de la vidéo australienne. Je suis arrivée devant la porte de son appartement. J'ai sonné. Une fille, cheveux courts, survêtement, un verre à la main est venue m'ouvrir. Elle m'a pris la bouteille des mains, et ma dit entre, installe-toi, comme si les choses allaient de soi. En la suivant, je suis entrée dans une grande pièce où se tenaient déjà au moins une dizaine de garçons et quelques filles, tous assis par terre. Ils étaient devant un téléviseur grand écran, regardaient France-Chili. Un garçon a pris la bouteille que j'avais apportée, et a déclaré "Super, du vin chilien… Assied toi ou tu peux."
Je me suis assise près de la fille qui m'avait accueilli. Je ne voyais pas Romain. Je me suis demandée si je ne m'étais pas trompée d'étage. Je commençais à prendre chaud. Personne ne faisait particulièrement attention à moi, d'autant que Loïc Rémy venait de marquer. Au bout de cinq minutes, j'ai demandé à la fille "Romain n'est pas là ?" Elle s'est retournée vers le garçon qui avait pris la bouteille "Il est ou Romain ?" "Il a rencart avec LA mystérieuse…" et les remarques se sont croisées au milieu des rires… "Celle avec les beaux yeux…" "La chirurgienne…" "La super mignonne…" "La chieuse fatale…" "La fameuse Lou…" Puis s'adressant à la fille qui m'avait ouvert la porte "Celle qui te mettrais minable sur 10 bornes, Corinne…" "Oui, celle que l'on ne verra jamais…" Au fur et à mesure, je me faisais de plus en plus petite. Je sais, j'ai du mérite. Corinne m'a mis la main sur le bras, et m'a souri. Elle avait deviné qui j'étais. Puis un autre a remarqué "Ah oui, miss grandes jambes…" Et au même moment ses yeux se sont posés sur les miennes. J'y ai senti un flottement et il a dit "Oh putain, les gars…" Tous les regards se sont tournés vers moi. J'ai senti le rouge me monter au visage. Il a ajouté, l'air ennuyé "C'est toi Lou ?" J'ai hoché la tête et dit "Lou-Ève, oui !" Plusieurs ont crié "Romain, elle est arrivée…Romain !!!"
La porte d'entrée s'est ouverte, il a fait son apparition. Je me suis levée, me suis approchée de lui, lui ai fait un rapide baiser sur la bouche. J'ai entendu "Ah ben si, elle existe…" Rom m'a demandé "Tu n'as pas eu mon message ?" "Et pourquoi je serai là alors ?" "Non, l'autre, il y a vingt minutes !" Je me suis rappelée le vibreur de mon portable. J'ai regardé le message. "Attends-moi dehors, contretemps…" Il m'a prise par la main, nous allions sortir. Mais un garçon s'est interposé entre la porte et nous. "Non, non, non, pas question. Elle est là, elle y reste !" Et un autre, en retournant ma bouteille, vide désormais. "Elle t'avait apporté du vin… du Chili.
Nous nous sommes assis parmi les autres. Avons fini de regarder le match. Le Chili a égalisé, le match s'est terminé. Ensuite nous avons discuté et bu. De l'eau gazeuse pour moi, malgré les moqueries. Personne ne partait. Mais je me sentais plutôt bien au milieu de cette bande de loufoques. Ils ont testé un peu mes connaissances sportives, l'air de rien, avec des questions anodines. J'ai réussi l'examen. Vers une heure, j'ai dit "Bon, ben je rentre, je bosse tôt demain…" Quelques plaisanteries sur les liposuccions, les seins à refaire, et pourquoi tu n'en profites pas pour changer de bonnet… Rom m'a accompagnée sur le palier "Tu vois pourquoi, on est mieux chez toi." "Rom, j'ai passé une super soirée… J'ai bien aimé." Un baiser, et hop, partie.
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10 août 2011 3 10 /08 /août /2011 10:00
BlancheNew.jpgLa première chose que j'ai faite, en me levant, c'est de foncer dans mon hall, pour regarder si j'avais une lettre. Il n'y avait rien. J'étais un peu déçue. Quand je dis hall, j'ai l'impression de parler d'un truc immense, alors que c'est tout petit. J'essaierai de ne plus dire hall. Je suis allée me doucher, maquiller. Plus tard, en sortant de la salle de bains, je me suis obligée à ne pas regarder vers ma porte d'entrée. Pour garder un espoir ? Mais, lorsque je suis sortie pour partir au travail, il n'y avait toujours pas de lettre noire…
A la clinique, Chouk est venue aux nouvelles. J'ai raconté les roses rouges, et l'absence d'un signe nouveau. Je me rendais compte, que maintenant je passais plus de temps avec Chouk, qu'avec Emilie. J'aimais bien cette fille, elle était si différente de moi. Puis, la princesse Carotte est arrivée. J'ai senti qu'elle inspectait ma tenue du jour. J'ai dit, le plus désagréablement que j'ai pu "Quoi ?" "Jour de repos pour les chevilles ?" J'ai secoué la tête, l'air de lui dire, tu n'as bien rien à foutre qu'à t'occuper de ma tenue. Puis, les soupçons sont venus. Cette remarque n'était pas si anodine qu'il n'y paraissait. Si l'on admettait que princesse Carotte était la messagère à l'enveloppe noire.
Dans l'après-midi, j'ai eu un message de Romain : "Je peux passer ce soir ?" J'ai répondu que non. Je ne voulais pas prendre le risque de le voir chez moi. Mais ok, pour boire un verre en ville, dis-moi ou. Il m'a donné rendez-vous à 20:00 au Pick me up, rue Lanterne.
Le soir en sortant, nous sommes allées boire un verre (Vichy-Fraise) avec Chouk et Emilie. Ben oui, je me sentais un peu merdeuse avec cette dernière. A un moment, j'ai fait mine de fouiller dans mon sac, sorti des tas de trucs, dont l'enveloppe noire, côté sceau doré. J'épiais Emilie, mais je n'ai remarqué aucune réaction particulière. Elle n'a même pas manifesté de curiosité. Soit elle savait de quoi il s'agissait, soit elle s'en foutait comme de sa première couche culotte.
J'ai passé un sms à Meloshka "J'ai envie de mes lèvres sur ton soutif." "Il a envie de tes lèvres." a été la réponse. "Viens dormir chez moi…mais pas trop tôt" "Plutôt chez moi, Benoit est en déplacement, ton heure est la mienne…."
Puis est venue l'heure d'aller au Pick me up. Je suis arrivée avec mon presque quart d'heure de retard coutumier. J'ai cherché Rom du regard. Je l'ai vu, au fond, loin du bar, me faire un signe, dans un coin plutôt intime. Je me suis assise et il a attaqué "Tu fais  chier, tu n'es jamais à l'heure." "Mais je suis là, mon chéri…" "Tu aurais pu mettre une robe !" Pour Romain, robe ou jupe était la même chose. Il ne connaissait que robe ou jean. Ah non, je suis injuste, short faisait aussi parti de son vocabulaire vestimentaire. "Longue et noire de préférence ?"  J'étais assez fière de mon appât. Il a juste répondu, je m'en fous, pourvu que l'on voie tes jambes. Le garçon est venu. J'ai choisi un Lovely bird. Rom a aussi commandé des tapas. Je me suis souvenue de mon régime. J'ai pleuré. Intérieurement. Mais je n'avançais pas dans mon enquête…
Il m'a demandé ensuite pourquoi je n'avais pas voulu qu'on se voit chez moi. "Devine !" "Tu ne veux pas baiser ?" Concernant ces choses, les garçons sont d'une perspicacité qui défie l'entendement. "C'est ça !" "Tu n'aimes pas ?" C'était la suite logique. "Si, justement, c'est ça le problème." "Je ne comprends pas." "Moi non plus !" Puis j'ai continué "Pourquoi on ne va jamais chez toi ?" "On en a déjà parlé…" "Tes colocs ?" "Evidemment." "Ça pourrait pourtant être excitant…" "Très drôle !"
Il était maintenant 22:00. Il me fallait le quitter pour rejoindre Mélanie. J'ai annoncé à Romain que je rentrais. Il m'a dit "Je te raccompagne ?" "Merci, mais j'ai ma voiture…" "Je te retrouve chez toi ?" "Plutôt chez toi ?" "ah ah, très drôle… Allez, chez toi ?" "Pas ce soir, chéri, j'ai la migraine !" Je sais, ce n'est pas hyper marrant, mais ça m'a fait rire. Je lui ai fait un baiser rapide sur la bouche, j'ai ramassé mon sac, et je suis partie.
Je suis arrivée sur l'ile, j'ai sonné chez Mélanie. Elle est venue m'ouvrir en jean et soutien-gorge. So romantic. J'ai posé mes lèvres sur la dentelle de son soutif. Nous sommes montées directement dans sa chambre blanche, froide, et qui me fait toujours un peu peur. Mais elle s'est bien vite débarrassée de son jean, et j'ai senti la chaleur me gagner…
           
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9 août 2011 2 09 /08 /août /2011 10:34
CIMG1301.jpgJ'étais prête à partir, et en avance pour une fois, lorsque j'ai aperçu l'enveloppe noire, longue, au milieu de mon hall d'entrée. Dessus était écrit "Mademoiselle". Quelqu'un avait dû la glisser sous la porte au cours de la nuit. Pourquoi la nuit ? Cela pouvait aussi bien être pendant que je me douchais et me préparais. Mademoiselle était joliment calligraphié, avec plein de boucles au M, le E final se prolongeant en une jolie ligne courbe. Mademoiselle était écrit à l'aide d'un feutre doré. L'enveloppe n'était pas cachetée, juste fermée avec un sceau de couleur dorée. C'était à la fois mignon et inquiétant. Non plus intrigant qu'inquiétant.
Intriguée donc, j'ai d'abord pensé à une pub quelconque. Je l'ai ouverte. Une feuille blanche pliée en trois, laissait deviner un texte à l'intérieur. J'ai déplié la feuille. Le texte était imprimé en bleu lavande, avec une police imitant l'écriture manuelle, style handwriting, ou un truc dans le même genre, en caractères assez gros. "Mademoiselle, je désire que vous mettiez une jupe longue, noire de préférence, vos talons les plus hauts, et, si le temps le permet, un petit caraco blanc à fines bretelles, pour laisser danser vos seins sur la musique de vos pas" Et un post-scriptum "S'il pleut et que vous osez garder le caraco, abritez-vous sous un parapluie…" Plus dans la nuit, alors, l'enveloppe glissée sous la porte.
Je suis allée m'asseoir sur mon canapé. J'ai relu la lettre. Je suis allée à la fenêtre. C'était couvert mais pas de pluie. Je me suis traitée de conne de regarder le temps. J'ai relu la lettre. Et souri. Je me suis demandée quel était le con qui pouvait bien me faire cette blague.  Romain ? Non, pas avec les seins qui dansent… Plutôt Nicolas, plus son style. Quelqu'un d'autre ? Docteur M ? Non, là j'étais en plein fantasme. Oui, mais j'y étais… Non, je ne voyais pas docteur M, venir chez moi glisser une lettre sous ma porte. Cela tenait plus du délire, ça.
Mais la tenue du jour était jean, tunique par-dessus et cheveux lâchés. J'étais amusée. Mais de là à obéir. J'ai pris mon sac, et je suis sortie. En verrouillant ma porte, je me suis demandée ce qu'après tout je risquais. On me proposait un jeu… Allez, jouons. Et puis une jupe longue, la demande n'était pas outrancière. Je suis rentrée chez moi, me suis déshabillée dans ma chambre. J'avais une jupe longue noire, mi-mollets. Je la mettais rarement. Qui le savait ? Mes parents, mes frères, Mélanie, qui encore ? J'ai enlevé mon soutien-gorge. Passé la jupe en priant pour qu'elle ferme. (cf. les presque 2 kilos) Je me suis allongée sur mon lit pour tirer la fermeture, prudente. Ça allait. Pour les caracos blancs, j'avais le choix. J'ai choisi un décolleté raisonnable, raisonnable au sens où il n'était pas trop décolleté. Restait les talons les plus hauts. Mes plus hauts faisaient dix centimètres. Et les avoir aux pieds toute la journée me paraissait insurmontable. Ce serait la torture.
Mais, tu veux jouer ? Alors joues ! Va pour les talons de dix centimètres. Je me suis regardée dans le miroir. J'ai trouvé l'association jupe longue caraco assez étrange, puis plutôt séduisante. J'ai relevé mes cheveux de manière plus ou moins désordonnée, laissé des mèches descendre le long de mes oreilles. J'ai mis un collier de grosses perles noires. Changé de sac à main, pour l'assortir. Et je suis sortie. En arrivant rue Saint Jean, il me semblait que tout le monde m'observait. Que tout le monde pouvait être mon mystérieux messager. Je marchais la tête droite, sans un regard pour personne, mais consciente des regards des autres. J'ai pris conscience de "la danse de mes seins" et ri intérieurement. Puis, plus prosaïquement, je me suis dit que les gens étaient intrigués parce que je culminais, tout de même, à plus de 1,90 mètre. Que là, était sans doute le motif de leur curiosité.
La première personne que j'ai croisée à la clinique a été la rousse endiablée. Elle m'a détaillée avec un sourire mi-narquois, mi-interrogatif. Et là, j'ai eu la révélation. C'était elle. Assez tordue pour avoir des enveloppes noires. Assez salope pour me faire passer la journée sur des échasses. Je lui ai dit "Qu'est-ce qui vous amuse mademoiselle K ?" Je ne pouvais pas la tutoyer cette pouffe. Avec un sourire que j'ai trouvé condescendant, elle a répondu "Une journée avec ces talons, je ne voudrais pas être à votre place…" "Ben, ça tombe bien, vous n'y êtes pas." Je me suis dirigée vers la salle de garde. Chouk a ri en me voyant entrer et m'a demandé si j'allais au bal, ou voir docteur M pour négocier le poste d'assistante. Puis que, si c'était pour ça, j'aurai du mettre une robe fermée avec des boutons sur le devant, c'était quand même plus pratique. Je l'ai traitée de salope évidemment.
J'avais la lettre dans mon sac, j'ai hésité à la lui montrer. Mais je ne savais pas trop quelle allait être sa réaction. "C'est toi qui m'as envoyé la lettre ?" Elle m'a paru sincèrement surprise. "Quelle lettre ?" Je lui ai montré. "Oh putain, le truc de fou… Et toi tu l'as fait ! T'es encore plus dingue." "Jure-moi que ce n'est pas toi." Elle a craché par terre, et dit je le jure, bras de croix… qu'est-ce que tu vas faire ? "Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Marcher avec des talons de 10 centimètres pendant une journée…" "Tu n'as vraiment pas une idée de qui c'est ?" "Non, ça peut être n'importe qui. J'ai pensé à la princesse Carotte." "Non, pas assez marrante !" "Mais assez salope !" Elle a repris "Oui, c'est sûr, assez salope."
J'ai passé la journée à regarder autour de moi, chercher un visage connu, un geste qui trahit. Rien. Le soir en rentrant chez moi, j'ai vu de loin un bouquet sur le perron. J'ai pensé à Romain. Cela m'a fait quelque chose, qu'il cherche à se faire pardonner son comportement de l'autre jour. Bon, il avait mis presqu'une semaine, mais il l'avait fait. J'allais pouvoir répondre à ces appels. Puis, entre les trois roses rouges, j'ai remarqué l'enveloppe noire. J'ai pensé, si c'est lui, il est mort, mais amusée, sans en penser un mot. J'ai ouvert l'enveloppe. Sur une carte blanche, il n'y avait qu'un petit mot "Merci, vous étiez charmante", écrit avec les mêmes caractères bleu lavande.
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8 août 2011 1 08 /08 /août /2011 15:16
 
Dimanche soir. La semaine s'est achevée sans histoires. Dany est venue passer les deux premières nuits chez moi. Elle a senti que j'avais besoin de sa présence. Nous avons parlé, ri, regardé des films en dvd, ri, mangé ses créations à partir des figures imposées par mon réfrigérateur, dormi ensemble en nous serrant fort. J'ai retrouvé ma combativité. Je ne suis finalement pas si nulle que ça. Je suis amoureuse d'une femme, j'aime coucher avec un homme, flirter avec d'autres. Je suis "presque" dans la norme. Pas de quoi se tirer une balle. Je voudrais juste comprendre pourquoi je me mets à pleurer n'importe quand… Maman dit que c'est parce que je suis très émotive. Ben oui, mais quand je sais ça, je ne suis pas vraiment plus avancée.
Elle m'a demandé, (maman) d'aller dormir chez elle samedi soir. Mon père allait s'occuper de je ne sais quelle manifestation sportive. Elle serait seule. Elle m'a dit tu peux venir avec un garçon, une fille ou seule, comme tu veux. J'ai dit "Les deux je ne peux pas ?" Elle a répondu en riant "Pas encore, ton père sera là le dimanche matin…"
Vendredi soir, docteur M  m'a proposé d'aller prendre l'apéritif avec lui. Quand je suis arrivée au bar, il était avec la flamboyante Solange, Chouk, Emilie et deux autres filles. Je n'ai pas aimé. Je me suis approchée et lui annoncé que j'étais désolée, que je passais par politesse, pour m'excuser, mais que j'avais une autre obligation que je ne pouvais pas remettre. Il m'a regardé avec l'air de celui qui n'en croit pas un mot. A juste dit "C'est dommage, c'est important la convivialité dans une équipe…" Je sais, c'est une réaction de connasse. Mais de temps en temps, j'aime bien.
Le samedi matin, je suis allée courir. Je voulais savoir où j'en étais avec mon "malaise" de l'autre jour. Je suis partie très vite. Quand j'ai atteint le cinquième kilomètre, il ne s'est rien passé. Tout était ok. J'ai juste un peu pioché sur la fin de mon parcours.  Mais mon temps total était tout à fait satisfaisant. Sur ce point aussi, j'étais rassurée. Je n'ai pas vu Romain. En rentrant, je suis montée sur la balance. 65,800 kilos. Danger !, Flirt avec la zone rouge. Je sais, 1,81 mètre et 65,800 kilos, on va me dire qu'il  n'y a pas de quoi stresser. Je stresse, ma ligne rouge est à 66, la verte se situant à 64. Je sais ce qu'il me reste à faire. Sauna, course à pied et pas d'alcool…
J'ai appelé Mélanie samedi en début d'après-midi. J'avais coupé mon téléphone portable depuis le mardi. Je lui ai demandé ses projets pour la soirée. C'était soit aller à un poker avec Benoit, soit passer la soirée seule chez elle. J'ai dit "Soit venir dormir avec moi, chez ma mère…" Pleine d'espoir. Elle a été d'accord, je devais passer la prendre, on irait chez elle prendre ses affaires. Mélanie adore Dany. En attendant dix-neuf heures, je suis allée suer une heure au sauna.
Nous avons passé une soirée délicieuse. Dany adore Mélanie. Elles ont été surprises que je boive que de l'eau. Je me suis levée, j'ai soulevé ma jupe, et montré mes fesses. "Nécessité fait loi !" ai-je annoncé. Bien sûr, elles ont ri et se sont récriées. La nuit a été douce et tendre.
Dimanche matin nous sommes allées à Trévoux. Il y avait un marché de la création, sur les bords de Saône. J'ai juste acheté quelques bougies parfumées. Nous avons mangé sur place. Salade et eau fraîche. Il en sera ainsi, tant que je n'aurai pas touché la barre des 64. Je vais lire mes messages sur mon portable, me caler devant Sam Spade et FBI portés disparus, et dormir…
           
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6 août 2011 6 06 /08 /août /2011 10:42
67Je publie, je ne publie pas ? J'ai longuement hésité. Cela m'a pris plus de temps que pour écrire l'article. Je ne garantis pas l'exactitude des dialogues, comme chaque fois bien sûr, mais l'esprit de ceux-ci, oui, et le déroulement des faits. Mais, j'ai choisi d'écrire ce blog, alors, finalement, je publie…
Dam, dam, dam… Eve de mon rêve, réveille-toi… Je suis allongée sur le ventre. Je tâtonne avec ma main, à la recherche de mon portable, pour interrompre la sonnerie. Je l'arrête, ouvre légèrement un œil, regarde l'heure. 7:30, putain… Je n'ai pas modifié l'horaire de l'alarme. Je glisse ma tête sous l'oreiller. Je ne suis pas confortable, j'ai quelque chose qui me cisaille l'entre-jambe. J'y porte une main, constate que c'est ma culotte qui m'est remontée dans les fesses. Plie les jambes devant moi, la fait glisser, la jette à côté du lit, près du portable. Remarque que j'ai toujours ma robe, remontée jusqu'à la taille. J'ai dormi toute habillée.
Je suis un peu mieux réveillée maintenant, je sens ma vessie pleine. Je m'assois sur mon lit. Soulève mon derrière, passe ma robe par-dessus mes épaules, la pose sur mon lit, m'assois à nouveau, juste en soutien-gorge. Je me passe la main dans les cheveux. Regarde mon oreiller. Il ressemble au saint suaire. On peut y voir, du rouge à lèvres, du fond de teint, du mascara, du fard à paupières, un cheveu blond. Je me lève, et les yeux fermés, à l'aveugle, traverse le salon. Arrive aux toilettes, laisse ouverte la porte, me soulage. Ressort.
Au salon, les yeux toujours fermés, je devine une lumière allumée. Putain, ils n'ont pas éteint en partant. Je m'approche pour le faire. Je hurle. Il y a quelqu'un sur le canapé. Romain. "Putain, tu fais quoi là ? Tu m'as foutu une de ces trouilles…" Je réalise ma tenue, mets en vitesse les mains devant moi pour protéger mon intimité "Je ne pouvais pas te laisser seule avec ce type." "T'avais qu'à te barrer avec lui…" Il rit. "J'ai préparé le café… J'avais peur qu'il ne te viole" Il l'apporte, me le tend. Je ne le prends pas, il faudrait que j'enlève mes mains d’où elles sont.  Il le pose devant moi, sur la table basse. Je m'assois sur le canapé, mes mains toujours en protection. "Barre toi, je veux être seule !" Il ne bouge pas, attend devant moi. Je cède, prend le bol. "Charmant ! Un matin de rêve." Il se lève, passe à la salle de bains, j'entends couler la douche. Je bois mon café. Me regarde dans le miroir. Charmante, coiffée en sorcière satanique, le visage qui, par l'agencement des couleurs, ressemble à mon oreiller, les plis en moins. Quoique ?
Il revient, chemise ouverte, jean non fermé. Il sent bon. Il dit "Cool, les échantillons de parfum dans les toilettes, Hugo Boss, c'est bien, tu as souvent des mecs qui couchent ici ?" Je garde mes jambes serrées, mon bol de café posé sur les cuisses, et le silence aussi. Il reprend "Je me demande, finalement, si cette histoire de viol, c'est une si mauvaise idée…" "Tu ne me fais pas rire, barre toi." Il s'approche, prend mon bol, le pose sur la table, me fait lever. M'embrasse, pèse sur mes épaules avec ses mains. Me force à m'agenouiller devant lui. Je constate qu'il est nu sous  son jean. Je dis "N'y pense même pas…" "Quoi ?" "Une fellation, je sais ce que c'est, j'ai lu Rachida Dati tu sais…" Il rit. Approche mon visage de son corps. "Non, ne fait pas ça…" Suppliante. La fellation, j'ai horreur de ça. Nobody's perfect.
Il enlève ses mains de mes épaules. M'aide à me relever. "Ok, Ok !" Il m'immobilise les bras avec l'un des siens, passe l'autre derrière mes genoux, me soulève, me porte dans ma chambre, me jette sur mon lit. S'agenouille au-dessus de moi, pose ses genoux sur mes bras, me paralysant. J'ai mal, je crie. "Putain, ça ne vas pas ? Tu me fais mal !" Ça l'amuse. J'essaie de me débattre, sans aucun résultat. Il fouille dans la poche de son jean, sort un préservatif, déchire l'enveloppe avec les dents. "Non, s'il te plait… Pas comme ça…" Il secoue la tête, écarte les mains. "Ok, pas comme ça !" Il me sourit, se relève, me tend la main. Je la prends, me lève.
Il me plaque face contre le mur, près de mon lit. Ses mains sur mes omoplates écrasent mes seins, ma joue contre la paroi. Il m'embrasse dans le cou, sur l'oreille. Je sens sa barbe naissante sur mon cou. Son souffle rapide. Puis sa langue dans mon oreille. C'est un de mes points faibles, les oreilles. Je me cambre, sent son sexe contre mes fesses, perd pied. Il passe une main sur mon entre-jambe. Sent ses doigts, me les fait sentir. Je suis mouillée. Me les met dans la bouche. Il écarte mes jambes avec les siennes. Pose ses mains sur ma taille, me soulève légèrement, m'empale sur lui. Je dis "Non… non… non…" au rythme de ses assauts. Puis "Oui… Oui… Oui… Oh oui…" Cela décuple son énergie. Je gémis, gémis, gémis. Mes seins montent et descendent en frottant contre le mur. Je crie, crie. Râle. Jouis. Gémis. Il continue encore et encore. Jouit à son tour. Juste au moment où moi, je remontais… Je me sens frustrée. Il se retire, me repose doucement sur le sol. Je reste là, immobile, contre le mur, petit papillon épinglé.
Il me dit un truc qui se veut gentil. Ou me demande si c'était bien. Je ne sais plus. Je ne le sens plus contre moi… J'entends la douche couler. Je l'entends fredonner. Je me caresse, me finis. Je me laisse glisser lentement contre le mur, m'agenouille, pantin désarticulé. M'assois sur mes mollets. Je reste ainsi, poupée de chiffon abandonnée, tête contre la paroi, bras ballants. Je sens qu'il est revenu. Son regard me brûle le dos. Il s'approche, caresse mes cheveux. "Dégage, fous le camp…" Il ne bouge pas. "Tu sais, je t'adore ! Tu vas rester la journée contre ton mur ?" Un cri, un hurlement plutôt, rageur, violent "Dégage !" Il m'embrasse entre les omoplates, tout en haut. Ou j'aime. Tire sur mon soutien-gorge, le fait claquer contre mon dos. Une litanie "Va-t'en, va-t'en, mais va-t'en…laisse-moi…" Des larmes dans la voix. Il hésite, s'approche à nouveau, ne sait pas quelle attitude avoir. "Va-t'en, pars s'il te plait…" Je regarde toujours le mur, devant moi. J'entends ses pas qui s'éloignent, "Bisou", la porte qui claque doucement…
Je suis seule. Je laisse couler mes larmes. J'ai honte. J'ai honte de mon corps qui m'a trahie… Mon regard est tombé sur mon téléphone portable. J'ai appelé maman.
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