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16 septembre 2011 5 16 /09 /septembre /2011 08:24
76460865551007d38ffbb834d5896ea4-2.jpgHier, je n'ai pas travaillé. Congé. J'ai paressé dans mon lit. J'aime bien ces matins ou je n'ai rien à faire. Ou, dehors, il fait gris. Un peu froid. Un livre, de la musique, un café, un sex-toy, un poker en ligne. Et laisser faire les choses. On va m'opposer, mais le café, il a bien fallu se lever ! Que nenni, Mélanie est passée le matin. Fraîche comme une rose. Elle a mes clés maintenant, maman aussi. Je me domestique. Nous avons bavardé. Bavardé seulement. Pas question de perturber le bel ordonnancement de sa tenue. Mais, juste la tenir dans mes bras…
Leena m'avait appelée, la veille. Nous avions parlé une heure. De tout, de rien, de la Russie, du prochain réveillon en Finlande, de nous. Enfin de nous, de notre vie, de nos amours, moi à Lyon elle à Lappeenranta. C'est cool, on ne perd pas le contact. Je suis lucide, le fait qu'elle parle le français y est pour beaucoup.
En début d'après-midi, j'avais rendez-vous avec Emilie, pour un sauna. J'aime bien le sauna. Quelquefois je souffre un peu, à cause de la chaleur sèche. Mais je me sens si bien après. Et puis, cerise sur le gâteau, il m'arrive d'y perdre quelques centaines de grammes.
Ensuite, j'ai enchaîné avec l'esthéticienne. Une épilation intégrale, jambes et un minou tout net, tout doux. Puis un super masque hydratant pour réparer les outrages du sauna, les sourcils redessinés. Un petit massage relaxant pour finir. Que du bonheur. Enfin, coiffeur. Shampoing, massage du cuir chevelu, coupe. Pas question de cheveux courts. Je suis toujours lycéenne. Dans ma tête. Juste raccourcir un peu, trois centimètres. Égaliser, soigner. Un brush à la sauvage.
J'aime bien que le temps s'écoule ainsi. Je me verrai bien vivre ainsi. Juste m'occuper de moi. Il faudrait que je trouve un sponsor. Mais un vrai, genre le mec qui a gagné à l'euro millions. Ou mieux, la fille unique du mec… Ou, encore mieux, ne rien devoir à personne.
Le soir, je suis passée chercher Mélanie à sa boutique. En attendant qu'il soit l'heure, je suis allée à la FNAC, baver devant les iMac. Mon prochain achat déraisonnable. Un vendeur m'a fait un peu de rentre dedans. Mais gentiment, histoire de passer le temps. Il m'a tout de même proposé de l'attendre à la fermeture. Je ne peux pas, je suis déjà prise…
Et puis je suis allée récupérer Mélanie. Nous sommes allées manger au Layon, rue Mercière, en terrasse. Puis, j'ai raccompagné Melosh chez elle. Je suis entrée. Benoît était là. Nous avons bu un dernier verre. C'était cool… Il sait que je couche avec sa femme. Je sais qu'il couche avec mon amante. Tout se passe bien. Ils m'ont proposé de passé la nuit sur l'ile. J'ai décliné. Je n'avais pas envie de dormir près de Mélanie, sans dormir avec elle.
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14 septembre 2011 3 14 /09 /septembre /2011 10:57
resizeMélanie m'a appelée aujourd'hui. Elle m'a demandé si cela me disait d'aller dans une boîte lesbienne ce soir. Elle avait très envie de voir à quoi cela ressemblait, qui fréquentait ce genre d'endroit. Putain, quand je dis "ce genre d'endroit" je me fais l'impression d'une grosse facho ! Elle m'a donné rendez-vous dans l'une d'elles, sur la presqu'île, vers 23:00. "On" lui avait dit qu'elle était bien. Nous dormirions ensemble chez moi. Je ne suis pas très boîte, ni danse. Mais je suis très Mélanie. Et plus encore dormir avec elle…
Je ne savais pas trop quoi me mettre pour cette soirée. J'ai passé une heure à enfiler des trucs, dans ma chambre, après m'être maquillée. Pour les quitter aussitôt. Je faisais mes essais en jetant un œil de temps en temps sur Marseille-Olympiakos. Finalement, je suis restée sur une petite jupe courte en cuir noir. Que j'ai complétée en haut par une blouse blanche, portée sur un débardeur noir. Puis une grande écharpe-étole, blanche elle aussi, avec des floches. Enfin, aux pieds, des escarpins noirs, L'ensemble me faisait des jambes interminables…. J'ai attaché mes cheveux en queue de cheval, mais quelque chose de flou, avec des mèches qui s'échappaient. Pas les cheveux tirés. Lorsque Lucho a marqué, je me suis dit qu'il était temps d'y aller…
Devant le bar, la première impression a été mauvaise. Il y avait des ballons de baudruche de toutes les couleurs. Genre pour bien marquer qu'on était chez les homos. Des filles fumaient assises à des tables sur la terrasse. Elles m'ont détaillée. J'ai passé la porte. Je me suis trouvée dans une grande salle bruyante, avec sur ma gauche un bar immense. Et puis des tables, toutes occupées. La musique était assourdissante. Les filles criaient pour se faire entendre. Apparemment, je détonnais un peu avec ma minijupe, parce que j'ai senti les regards se braquer sur moi.
J'ai promené mon regard dans la salle, à la recherche de Mélanie. Elle n'était pas encore arrivée. Je n'ai pas remarqué de fille dans mon style. Beaucoup étaient habillées façon mec. J'étais plantée au milieu de la boîte, indécise, avec l'envie de partir. Une table s'est libérée. Je m'y suis précipitée. J'ai posé mon sac sur la table, ai sorti mon paquet de cigarettes, en ai mis une à la bouche. J'observais. A la table voisine, une camionneuse tatouée, en marcel blanc m'a fait remarquer que fumer, cela se passait dehors. Sa voisine a posé sa main sur son bras, comme pour la tempérer un peu. Une manière aussi de me prévenir que madame était irritable. Qu'il ne fallait pas la chercher. Si elle voulait me mettre à l'aise, elle avait réussi.
J'ai remis la cigarette dans mon paquet, que j'ai laissé trainer sur la table. Et puis ma voisine de l'autre côté, des yeux très bleus, habillée façon Gina Gershon dans Bound, mais avec des traits grossiers, les cheveux limite gras, une voix profonde m'a dit "Ne faites pas attention, vous êtes nouvelle ?" "Comment ça nouvelle ?" "Je ne vous ai jamais vue…" "C'est la première fois que je viens…" Elle s'est méprise, et a pensé que je venais ici seule pour draguer, ou me faire draguer. "Je peux vous offrir quelque chose ?" Je regardais les filles qui se déhanchaient sur la piste de danse. "Mon amie va arriver…" "Cela n'empêche pas… Vous êtes…" Je ne savais pas si elle voulait dire lesbienne, mignonne, particulière. Elle a repris "Vous me plaisez beaucoup. J'aime bien votre genre. Un whisky ?" "D'accord, un whisky…"
J'ai mis le nez dans mon whisky. J'adore l'odeur. Elle s'est approchée pour entrechoquer nos verres. "A vous…" J'ai fait un signe avec la tête. Il me tardait que Melosh arrive. "Alors, vous avez une amie…" Hochement de tête. "Vous êtes nouvelle sur Lyon ?" "J'y suis née…" "Il y a longtemps que vous êtes en couple ?" Je n'aurai jamais dû accepter le whisky, j'étais obligée de me taper la conversation.
Et puis Mélanie est entrée de façon providentielle, au moment ou un slow se faisait entendre. Je me suis levée et l'ai entraînée sur la piste. J'ai passé mes bras autour de ses épaules, me suis collée contre son corps, de manière impudique, l'ai embrassée sur la bouche. Sous le regard envieux de ma voisine de table. La camionneuse, elle aussi, nous suivait du regard. Nous étions peu nombreuses à ne pas porter le pantalon, et les deux seules à danser le slow. J'ai dit à Melosh "Cet endroit ne me plaît pas du tout…" "Calme toi, je suis venue pour voir, je verrai…" Le slow s'est achevé, nous avons regagné notre table. Notre voisine a tenu à offrir un verre à Mélanie. D'autres filles se sont jointes à nous. Toutes avaient l'air de se connaître. Nous étions un peu l'attraction. Des nouvelles dans un cercle qui me paraissait assez fermé. Nous avons parlé longtemps. Ce n'était pas désagréable finalement.
Et puis j'ai eu envie d'être seule avec Mélanie. Je le lui ai dit. Que j'avais envie d'elle, de la déshabiller, de me frotter contre son corps, de mordiller ses seins, de l'attacher, de passer ma langue dans son oreille, de mettre mes  doigts ou elle aimait, ou elle n'aimait pas aussi… Elle m'a chuchote de ne pas parler si fort, que les autres en profitaient. Nous avons fait nos adieux, avons promis de revenir,. La version trash de Gina Gershon nous a fait un signe avec la main… Nous sommes parties.
           
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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 09:28
primolavague02.jpgNous sommes retournées à l'appartement dans la voiture de la princesse Carotte. Je devais récupérer vêtements et  voiture stationnée à proximité. Elle m'a proposé la tenue que je portais pour 250 euros, mais sans le chapeau. Allez savoir pourquoi ? Je n'en avais pas vraiment l'utilité, de cette tenue, mais, je me trouvais belle et étrange en gothique. Finalement, j'étais ok, je lui passerai le chèque lundi à la clinique, puisqu'elle ne prenait pas la carte bleue (!), et lui rendrai le chapeau. Je lui ai rendu l'œuf…
J'ai récupéré mes affaires, puis nous nous sommes séparées. Plus exactement, je suis partie. Je n'étais pas dupe. Je savais bien qu'un jour, il en irait autrement. C'était trop simple, trop beau. Un jour, elle me demanderait de lui apporter du plaisir à elle. De quelle manière ? Pour l'instant, elle se contentait, par petites touches, de me rendre redevable. Combien de scénarii axés sur mon seul plaisir allait-elle me proposer, avant de passer à ce pourquoi elle m'avait destinée ? Bien sûr, elle répétait sans cesse que j'étais libre. A quel moment penserait-elle que je ne le serai plus ? A quel moment, moi,  penserai-je ne plus l'être ? Il me paraissait inconcevable que ces petits jeux, lui apporte quelque chose à elle. Donc, fatalement, j'allais devoir payer.
Il était un peu plus de 18:00, je me suis dit que je pouvais aller directement chez Romain. C'était beaucoup plus près. Retourner chez moi, serait une inutile perte de temps. L'inconvénient, c'est que j'étais travestie en gothique. Une fois arrivée près de chez lui, je me suis regardée dans une vitrine. Non, pas travestie, habillée ! Je me suis trouvée fondante. Les larmes de mon plaisir avaient dessiné deux petites rigoles aux coins de mes yeux. Belle et étrange, je vous l'ai dit.
J'ai sonné chez Romain. C'est Pierre-Louis qui m'a ouvert, ne m'a pas reconnue. "Qu'est-ce que vous désirez ?" J'ai soulevé la petite voilette, je l'ai embrassé. "C'est Lou-Ève, il est là Rom ?" "Oh putain, je ne t'avais pas reconnue, c'est carnaval ?" Je n'ai pas souri. Cela laissait augurer de la réaction de Romain. Elle a été à la hauteur de mes attentes. Je passe sur les trucs les plus blessants. "J'étais venue te chercher pour aller dîner chez mes parents…" "Et tu as l'intention d'y aller comme ça ?" "Tu ne me trouves pas belle ?" Je sentais monter mes larmes. Pas pour l'histoire de me trouver belle ou non. Parce que j'aurai aimé que cela l'amuse. Et j'étais déçue. "Si, tu es belle, mais c'est quoi ce déguisement ? Pourquoi tu t'es sapée ainsi ?" Joker, ai-je répondu en soulevant le jupon, exhibant mes bas et mon porte-jarretelles, en riant. "Tu ne me trouves pas sexy ?" "J'aimerai savoir d’où tu sors là…" "De l'église…" J'ai laissé retomber le jupon. "Tu es vraiment dingue !" "Bon, tu ne viens pas alors ?" "Si,  si, mais on passe chez toi, et tu te changes…" "Oh la la, va te faire mettre à la fin !"
Je suis partie en claquant la porte. J'ai dévalé les escaliers, et continué à courir dans la rue. "Putain, quel con, mais quel con !" Un peu plus loin, il m'a rattrapée avec sa voiture. Il a baissé la vitre "Monte…" Je me suis tournée vers lui, lui ai fait un bras d'honneur, ai continué à courir, oubliant ma voiture garée non loin de là. Il m'a rejointe à nouveau, dépassée, puis s'est arrêté, est descendu en laissant sa voiture tourner au milieu de la rue. Il m'a attrapée, m'a serrée dans ses bras, m'a embrassée. Il s'est reculé en me tenant toujours. J'ai ri, mon rouge avait marqué ses lèvres. "Allez, on y va… Rien que pour voir la tête de ton père…" "Non, tu viens seulement si c'est pour être avec moi !" "Mais bien sûr que j'ai envie d'être avec toi, tu devais m'envoyer un sms, rien, et tu arrives comme ça…"
Je suis montée dans la voiture. Lui aussi. Il s'est penché, m'a embrassée à nouveau. Je n'ai rien dit. J'ai pensé que nous n'étions pas faits pour être ensemble. Que nous étions trop différents. Puis, plus prosaïquement, que cela venait de moi, que je n'étais pas impliquée dans notre relation… Que je donnais peu, et demandais beaucoup. Qu'il y avait déséquilibre. De plus, j'avais trop envie d'être avec Mélanie, là, maintenant. Ça me prenait le ventre. Mes parents m'attendaient…Je savais aussi pourquoi j'étais ainsi. Irritable, avec des sautes d'humeur incontrôlables. Voulant tout et son contraire. Lundi c'était pleine lune, j'allais avoir mes règles. Pendant tout le trajet, je suis restée butée, silencieuse, la tête appuyée contre la vitre.
Quand nous sommes arrivés chez mes parents, maman m'a vue, et a beaucoup ri. Cela m'a fait du bien, débloquée, j'ai ri avec elle. Romain nous regardait comme si nous étions deux extra-terrestres. Maman, m'a prise par la main, m'a conduite au salon, et a dit à mon père, le visage illuminé "Regarde qui j'ai trouvée !" Mon père n'a pas ri,  il a juste dit "Halloween est avancé cette année ?" J'ai remonté mon jupon, et je suis allée vers lui, en chaloupant. Je lui ai fait une bise sur les deux joues, Le marquant, lui aussi, avec mon rouge. Il m'a serrée dans ses bras "Folle…tu es de plus en plus folle."
Nous avons mangé, puis sommes passés au salon. Papa, voulait regarder le PSG. J'ai dit que, quand même, il ne fallait pas déconner, que nous étions tout de même des gens civilisés. Même gothique, on avait sa dignité. Finalement nous nous sommes posés devant "Hors de prix" avec Gad Elmaleh, que je trouve aussi expressif qu'une tranche de veau, (Je l'ai déjà dit ?) et Tautou, que je n'aime pas non plus, mais sans savoir pourquoi. A cause d'Amélie Poulain, je crois, j'avais trouvé ce film débile. J'étais assise entre Romain et Dany. Chacun, de son côté, me tenant la main. C'était agréable. Et j'étais là, béate, à me dire que je devrai rompre avec Romain. Mais rompre définitivement. Que ce serait sans doute la décision la plus intelligente que je prendrai depuis bien longtemps. Deux mois ? Mais, je n'avais pas envie de gérer une crise.
Une fois le film terminé, Dany a demandé "Vous dormez ici ?" "Non !!!" "Vous voulez un café ?" "Oui…" Nous avons bu le café, en regardant l'orage débuter. Il était près de minuit, quand j'ai dit à Rom "Tu me ramènes ?" Ce n'était pas vraiment une question, plutôt une manière de dire qu'il était temps de rentrer. Dans la voiture, j'ai voulu le provoquer. "Alors, tu l'aimes la gothique ?" "Oui, je trouve même que cela te va très bien…" Rupture ? Quelle rupture ? Finalement, ces petites scènes de ménage m'amusent profondément. Un jour, il faudra vraiment savoir ce que je veux. Un jour.
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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 10:27
corsetDimanche. Je me lève, il est presque dix heures. Neuve. Reposée, dans un appartement étincelant, ou chaque chose est à sa place. Enfin, n'a pas l'air d'avoir été abandonnée… En allant préparer le café à la cuisine, j'avise une carte représentant les quais de Saône, derrière la porte de l'entrée. Je souris. La princesse Carotte est revenue à ses premières méthodes. Sauf qu'il n'y a plus le mystère. Je sais que c'est elle ! Au dos de la carte est écrit : Rendez-vous à l'appartement, 14:30, DSK. C'est quoi, cette histoire de DSK ? L'idée me traverse l'esprit qu'elle va m'imposer de faire une fellation à un mec. Et ça, elle peut se branler ! Un moment s'écoule, puis je comprends. C'est de l'humour, DSK, Dame Solange K. La princesse Carotte. Très drôle…
Nous prenons le café, il est 14:00. Je dis à Dany, je me sauve, j'ai un truc à faire. Elle me demande si je reviens le soir. "Je peux amener Romain ?" "Tu es toujours avec lui ?" Maman n'a pas l'air convaincu. "Oui, oui, comme ça…" "Fais comme tu veux…" Je la prends dans mes bras, me serre contre elle,  l'embrasse, fait un geste de la main à mon père "A tout à l'heure…"
J'arrive à l'appartement, il est à peine l'heure. J'entre. La bougie dans l'entrée est éteinte. Sur l'ardoise est écrit "Une seule porte ouverte…" Ah bon ! Je vais à la porte de gauche, celle que j'avais choisie l'autre jour. Elle est fermée. J'essaie celle du centre, fermée aussi. J'ouvre celle de droite. C'est une grande salle de bains. Sur le côté gauche, plusieurs sacs IKKS, au fond une grande cabine de douche, à droite une table de maquillage, dont juste une ampoule est éclairée. Les sacs portent chacun un numéro. Le 1 est le plus près de la porte, une enveloppe est posée dessus, avec noté dessus "A ouvrir avant toute chose…"
J'ouvre l'enveloppe. A l'intérieur, une feuille rose pâle que je déplie. "D'abord, tu te déshabilles entièrement, puis tu ouvres chacun des sacs dans l'ordre des numéros, tu t'habilles avec ce que tu trouves dedans…" Je me retourne brusquement. Personne. Je sors de la salle de bains, le hall est vide, j'ouvre la porte palière. Personne. Je vérifie les deux autres portes. Fermées ! Je retourne à la salle de bains. Après une longue hésitation, je me déshabille. J'ouvre le sac n°1. A l'intérieur, un porte-jarretelles, des bas résilles, un slip brésilien, noirs. Je souris. Du moins il me semble. Je veux le croire.
Je passe au sac n° 2. Un jupon de dentelles à plusieurs épaisseurs, court. Noir aussi, pas vraiment transparent, mais sûrement assez sensible aux contre-jours. Sac n° 3, un corset, noir  bien sûr, bordé de dentelles fines en haut du buste, serré par des lacets sur toute la longueur du devant. Choix judicieux lorsque l'on est seule pour le passer. Je me retourne vers le miroir de la table de maquillage. Craquante. Le corset bien serré met ma poitrine en valeur… Sac n° 4, de longues mitaines en résille, montant légèrement au-dessus du coude. Noires. Sac n° 5, des docs Martens, huit trous, en cuir noir. Franchement, j'ai l'air d'une gothique. Ce doit être le but.
imagesCAS91FPD.jpgLe numéro 6, sur la table de maquillage, est tout petit. Il contient des tubes, avec une photo, sur laquelle est écrit : Fais-toi le même maquillage. Cool, le tour des yeux charbons noirs, s'étirant sur les côtés, Deux traits en arc de cercle,  partant des yeux et descendant sur la joue droite en s'affinant. Un rouge à lèvres rouge sang. Numéro 7, un collier de perles, fait de plusieurs rangs, et auquel est accrochée une croix un peu kitsch. Très beau. Des décalcomanies à me poser sur les ongles. Numéro 8, un chapeau noir, à voilettes, un sac bandoulière. Trois rangs de perles noires qu'il m'est demandé d'attacher à mes cheveux. Je me regarde. Je ne me reconnais pas. Mais, j'aime bien ce que je vois. Sincèrement. Reste une enveloppe gonflée portant la mention "Instructions". J'ouvre, un œuf vibrant, sans sa télécommande, une feuille blanche. "Tu dois être assez éveillée pour savoir ou le mettre … Rendez vous au milieu du pont Bonaparte. 15:30" J'ai un peu plus de vingt minutes. Pas vraiment de temps à perdre. Je mets l'œuf en place, je sors.
En traversant la presqu'ile, j'ai le sentiment d'attirer tous les regards. Je sais que c'est une impression fausse, que c'est parce que je ne suis pas accoutumée à porter ce genre de tenue. Quoique ! Je redoute un peu les coups de vent sur le pont, parce que le jupon, même avec toutes ses épaisseurs, reste très léger. Je suis au milieu du pont Bonaparte. Personne. Je me penche sur la Saône. Regarde l'eau couler. Attends. Je sursaute, j'ai senti l'œuf vibrer dans mon vagin. Je regarde autour de moi, il n'y a qu'une petite fille qui marche dans ma direction. Arrivée à ma hauteur, elle me dit "Tiens Madame…" en me tendant une enveloppe. "Pour moi ?" "Oui, madame…" Elle part aussitôt en courant. Une vibration plus longue. J'ouvre l'enveloppe. "Va à la Cathédrale Saint Jean, au troisième rang sur la gauche, tu t'agenouilles… Tu pries…"
J'arrive à la cathédrale. Je gagne la place que l'on m'a indiquée. Il y a de nombreuses personnes, mais le troisième rang est vide. Des gens qui prient. Des touristes qui déambulent. Je m'agenouille sur un prie dieu, joins les mains sur le haut. J'attends. De longues minutes sans que rien ne se passe. Et brusquement, l'œuf se met en mouvement. Surprise, je pousse un petit cri, qui m'attire des regards réprobateurs. Mais l'œuf vibre de plus en plus fort. Je tourne la tête de tous côtés, n'arrive pas à reconnaitre un visage. Je sais qu'elle est là, quelque part. L'intensité augmente encore. Je serre les dents pour étouffer mes gémissements.
Devant moi, sur la croix, le christ a un visage torturé. Je sens que le mien lui ressemble de plus en plus. Je descends une main pour essayer de contrarier les vibrations. Vainement, la cadence s'accélère encore. Je sens que je suis en train de mouiller copieusement mon slip brésilien. Je me penche en avant, appuyée sur le prie dieu, ai de plus en plus de mal à maîtriser mes gémissements,  les mouvements que m'impose l'appareil. Une femme s'approche "Vous vous sentez mal, Madame ?" Si j'ouvre la bouche, je crie. Je fais des signes de tête en dénégation. Elle me regarde. Elle a l'air impressionnée par mon visage. "Je vais chercher quelqu'un ?" Je souffle "Non, non…" entre mes dents serrées.
Les vibrations ont diminuées, comme pour prolonger mon supplice, retarder mon extase. Je me suis redressée. Détendue à peine. La vierge Marie me regardait avec un air si doux, si plein de compassion. Etait-ce une larme qui perlait sur son visage ? L'enfant, sur ses genoux, semblait, lui, se moquer. Alors, un prêtre s'est approché, accompagné par la dame charitable. Avant qu'ils ne soient vers moi, les vibrations sont redevenues très intenses. Je me suis crispée, j'ai porté la main à mon bas ventre. "Vous avez besoin d'aide ?" Le prêtre avait l'air inquiet. Tous les regards semblaient braqués sur moi. L'orgasme est arrivé m'arrachant une longue plainte. L'œuf s'est immobilisé. J'étais haletante, bouche ouverte, les yeux brouillés, le visage extatique. J'avais du mal à retrouver un semblant de contenance… "Vous pouvez vous lever ? Venez avec moi, nous allons faire venir une ambulance…" Le prêtre me tendait la main. Je le regardais, affolée…
Et la princesse Carotte est arrivée. "Ne vous inquiétez pas, mon père, je m'en occupe, ce n'est rien, j'ai l'habitude… Elle a souvent ces douleurs…" Puis, plus bas. "C'est une junkie…" La salope. Le prêtre à nouveau. "Il faut la faire voir à un médecin…" "Tranquillisez-vous, nous avons une antenne médicale au Centre…"Elle m'a fait me lever, m'a pris le bras, comme pour me soutenir. Nous avons traversé la nef par la grande allée, sommes sorties. L'air de la place m'a fait du bien… "C'était bien ?" "C'était bien !"
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9 septembre 2011 5 09 /09 /septembre /2011 17:12
b_190.jpgEn sortant du travail, je n'ai dit au revoir à personne. Trop pressée, j'ai filé à l'hôtel Athéna. J'ai été arrêtée à la réception. "Madame ?" "J'ai une chambre, la 118." J'ai pris la carte. Je suis montée en courant par l'escalier. Mélanie était assise sur son lit, calée par les oreillers, un livre à la main. J'ai couru vers le lit, sauté dessus, embrassé Mélanie. Je me suis mise à genoux, me suis débarrassée de mes vêtements à toute allure. Je me suis allongée contre elle…
Elle riait en essayant de me calmer. Elle a posé son livre sur le chevet. J'étais maintenant à genoux sur ses jambes, le nez dans son cou. Mes mains couraient sur son corps. J'avais envie de lui rendre ce qu'elle m'avait donné la veille. J'essayais vainement de lui enlever sa nuisette, elle était assise dessus. Je l'ai donc fait glisser par le haut. J'ai posé mes lèvres sur ses seins. Pris l'un des bouts entre elles, pendant que mes mains glissaient entre ses cuisses, forçant le passage… Elle m'a dit doucement "Calme toi, calme toi…" Je n'avais pas envie. "Tu es folle…"
Mélanie venait de partir, j'allais devoir quitter la chambre. Je suis allée me doucher, me suis rhabillée, et fait un tour rapide pour être sûre de ne rien oublier. Je suis partie en laissant la porte ouverte, j'ai posé la carte à la réception. En sortant de l'hôtel, j'ai rallumé mon portable. J'avais un message. De Romain. "Nous partons à midi, viens me dire au revoir, je suis au village…" Je suis rentrée chez moi par les transports en commun. Je devais récupérer les clés de ma voiture. J'ai pris peur en entrant dans mon appartement. C'était un véritable foutoir. Je savais à quoi j'allais devoir occuper mon samedi. Je me suis changée, augmentant le désordre. Parfumée…
Je suis arrivée au village, il était plus de 11:30. Romain tirait la gueule. "Tu arrives seulement ?" "Bonjour Rom, moi aussi je suis contente de te voir…" Je le lui faisais chaque fois. "Tu as fait quoi depuis 7:00 ?" "J'ai baisé à l'hôtel…" Il a ri. "Tu es conne…" Nous sommes allés nous installer à une table, avons bu un café. "Je vais rentrer samedi dans l'après-midi, tu fais quoi toi ?" "Dormir, ménage, courses, lessive, dormir, dormir…" "Je peux venir chez toi ?" "Non, pas samedi, il faut que je me repose, je suis morte, et j'ai encore une  nuit à faire…" "Dimanche alors ?" "Je vais chez mes parents… C'est prévu." "Je peux venir avec toi !" "Je t'enverrai un sms…" "Putain, si tu n'as pas envie de me voir, dis-le !" "Je n'ai pas envie de te voir Rom…" "Ok, barre toi alors…" "Je plaisante, je t'enverrai un sms…" Je me suis levée, ai contourné la table, et suis allée m'asseoir sur ses genoux. "Cool, Rom, cool…" Je l'ai embrassé.
Et puis leur coach est arrivé. "C'est l'heure les gars, on y va…" Nous nous sommes levés. Rom m'a pris les mains, m'a embrassée. Il est allé récupérer son sac. Ils sont montés dans le bus. Quelques femmes sont montées avec eux. Nous, nous sommes restées sur le trottoir, à les regarder partir. En faisant des petits gestes de la main. Comme des connes. Tracy était à côté de moi. Elle m'a dit "Je t'offre un verre ?" "Cinq minutes, alors, il faut que j'aille dormir, j'ai travaillé de nuit…"

 
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8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 10:56
NU013-20X5L.jpgBien sûr, j'avais soif. Mais j'avais surtout envie de me doucher. Il était presque l'heure d'aller au travail. Elle m'a proposé de faire les deux, son appartement à elle était à deux pas. J'ai hésité deux secondes, mais la douche était quand même œuvre de salubrité publique! Nous sommes arrivées chez elle. Elle m'a précédée dans la salle de bains. M'a tendu une grande serviette rose fuchsia, et m'a dit "Je te laisse, tu veux boire quoi ?" "De l'eau, simplement…" Je me suis déshabillée, puis je suis entrée dans la cabine.
Elle est arrivée presque immédiatement avec deux verres à la main. M'a regardée effrontément  à travers le verre protecteur. "Tu es vraiment une belle fille…" Je lui ai tourné le dos, pour marquer ma désapprobation. "De ce côté aussi…" Je me suis savonnée et lui ai demandé "Tu voudrais me laisser, s'il te plaît ?" "Non, je crois que je l'ai bien mérité !" Je suis sortie de la douche, j'ai voulu prendre la serviette, mais elle m'a précédée. "Je t'essuie…" Je me suis laissée faire. Elle n'a pas profité de la situation. Ou si peu…
En sortant du travail, le lendemain matin, vers 7:00, j'ai envoyé un sms à Melosh. "Je suis au café des Etoiles, je t'attends…" J'ai acheté l'Equipe, je me suis posée devant un café et deux croissants, et j'ai attendu. Au bout d'un moment, l'homme qui était à la table voisine a entamé une conversation "C'est rare, une femme qui lit l'Equipe… Je peux lire avec vous ?" Je n'étais pas combative, j'ai poussé le journal plus près de lui…
Mélanie est apparue vers 8:30. Elle m'a fait un grand sourire en franchissant la porte. Je me suis levée, j'ai poussé le journal entièrement sur la table de mon voisin. Je suis allée à la rencontre de Mélanie. Je l'ai prise dans mes bras. Embrassée sur la bouche. Nous sommes revenues nous asseoir à ma table, sous le regard interloqué de mon voisin. Elle s'est commandé un café, j'en ai pris un autre.
"Je n'en peux plus de mes semaines de nuit, je ne te vois pas…" Elle m'a fait un grand sourire, son froncement de sourcils adoré et dit sur un ton plaintif "Minette…" "Je ne déconne pas, tu me manques…" "On va arranger ça, petite louve…" Elle a payé, m'a prise par la main, nous sommes sorties. Nous avons traversé la place. Elle m'a entrainé à l'hôtel Athena tout près. Nous sommes entrées. A la réception, elle a demandé une chambre pour deux et m'a dit "Tu dormiras ici, je viendrai te rejoindre entre 13:00 et 15:00, ça ira ?" Je lui ai sauté au cou. Nous sommes ressorties, il était encore trop tôt pour prendre possession de la chambre…
Puis, Mélanie est partie travailler. J'ai attendu encore un moment, puis je suis allée au Centre Commercial. J'ai repéré les boutiques de lingerie. Autres que celle de Melosh. Je me suis acheté une nuisette rouge. La vendeuse m'a conseillé un string assorti. J'ai rétorqué que pour ce que j'allais en faire, je pouvais me passer de culotte. Elle est devenue cramoisie, a bredouillé des excuses. Je lui ai fait mon plus charmant sourire. Elle devait me prendre pour une pute.
Elle est arrivée un peu après 13:00. J'étais lascivement allongée sur le lit, dans ma nuisette. Elle a fait "Oh !" Je lui ai tendu les bras. "Viens, viens…" Nous nous sommes roulées sur le lit, embrassées, caressées, embrassées. Je disais "Tu me manques, tu me manques, je t'aime, j'ai envie de toi, de ta peau, de ta bouche…" J'ai entrepris de la déshabiller. Amusée, elle se laissait faire. Mes mains couraient partout sur son corps. Elle a été nue. Je me suis assise en tailleur, j'ai défait ma chaîne de cheville. La lui ai passée. "Qu'est-ce que tu fais ?" "Un cadeau, j'ai envie de te savoir avec…"
Elle m'a embrassée pour me remercier, a passé la main sous ma nuisette, entre mes jambes. J'étais mouillée. Je me suis laissée tomber sur le dos, la tête pendante en dehors du lit, les bras touchants le sol. J'ai écarté doucement mes jambes. Elle s'est mise à genoux entre elles. S'est baissée pour m'atteindre avec sa bouche. J'en avais envie. J'en avais tellement envie. Ses mains se sont glissées sous mes fesses, la nuisette ne cachait plus rien… J'ai laissé monter mon plaisir, en l'accompagnant doucement avec mon bassin, les reins cambrés… Le temps a passé si vite.
Elle s'est levée, a filé sous la douche. Elle chantait. Elle m'a dit par-dessus le bruit de l'eau. "Ce soir, je dors ici, viens me rejoindre demain matin, quand tu sortiras…" "Oh ouiiiiii…." Et puis elle est partie…
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7 septembre 2011 3 07 /09 /septembre /2011 14:45
imagesCAK2WVS3.jpgCe matin, à la salle de garde, avant le changement de service, la princesse Carotte m'a demandé si j'avais réfléchi. Non, pas vraiment, pas encore. Elle m'a proposé un petit jeu pour la fin d'après-midi, m'a tendu une enveloppe. En me disant "Aucune obligation, tu en fais ce que tu veux…" Je l'ai regardée dans les yeux, cherchant à y lire un indice. Elle avait l'air serein. Détendue. J'ai pris l'enveloppe. En sortant de la clinique, je l'ai décachetée. A l'intérieur, il y avait une autre enveloppe scellée, avec, dessus, une adresse notée et ces mots "N'ouvre pas, le jeu ne commence qu'à 17 heures…" La journée est passée avec une lenteur exaspérante. A 17:00 j'étais dans l'immeuble à l'étage indiqué, devant l'appartement. J'ai ouvert la deuxième enveloppe…
"La porte sera ouverte, tu entreras." Je suis entrée. C'était un hall assez grand, aux murs nus. Eclairé par une seule bougie, posée à même le sol. "Sur le petit guéridon à ta droite, tu remarqueras une ardoise." J'ai vu l'ardoise. Dessus était écrit "Pose ton sac à côté de cette ardoise, il y a trois portes en face de toi, tu choisis, tu entres selon ton intuition…" En face de moi, il y avait trois portes identiques. La seule chose les différenciant était leur situation. Droite, centre ou gauche. J'ai pensé à un jeu électoral. Plutôt apolitique de gauche, et gauchère de surcroit, j'ai opté pour celle de gauche. Je sentais une douce chaleur me gagner tout le corps. L'attente.
J'ai ouvert la porte lentement, redoutant ce que je trouverai derrière. La pièce était assez grande, baignée dans une douce pénombre. Encore des murs nus. Juste éclairée, elle aussi, par deux bougies, posées à chacun des angles opposés à la porte. Un fort parfum de vanille. A ma droite, sur un tabouret, une ardoise bien en vue, à côté un iPod rouge, sur la coque duquel dansaient les lueurs des bougies. J'ai lu "Mets les écouteurs, suit les instructions, après chacune d'elle,  mets sur pause…" J'ai obéi.
"Avances jusqu'au centre du cercle…" Pause. J'ai été surprise de ne pas entendre sa voix. Mais celle d'un homme. Profonde, grave. Un peu déroutée, hésitant à aller plus avant. Un cerceau bleu était posé sur le carrelage, un hula-hop. Au fond de la pièce, une fenêtre était masquée par de lourds rideaux, encadrés par les bougies. J'ai pensé que quelqu'un pouvait être dissimulé derrière. Elle ? J'ai avancé lentement. Le seul bruit perceptible était le claquement de mes talons sur le sol. Un peu flippant. Les battements de mon cœur s'étaient considérablement accélérés. L'appréhension.
Pas le moindre bruit. J'étais seule. Je sentais des fourmillements naître dans mon bas ventre. "Enlève ta robe, mets la hors du cercle…" Pause. J'essayais de distinguer un mouvement derrière les rideaux. Rien, Je savais que je ne risquais rien. J'espérais au moins. J'ai passé les mains dans mon dos, descendu la fermeture éclair de ma robe. Je l'ai faite glisser sur mes épaules, lentement, une bretelle après l'autre. J'ai laissé choir la robe à mes pieds. L'ai enjambée, me suis baissée, et l'ai posée à côté du cerceau. J'avais la gorge sèche.
"Ton soutien-gorge aussi…" Je l'ai dégrafé, l'ai jeté sur la robe. Le jeu commençait à me plaire. L'impatience me gagner. Le désir avec, je le sentais. Je pouvais le toucher. Je m'abstins. Toujours le silence. Je pouvais mesurer le rythme de mon cœur aux battements de mes tempes. "Agenouille-toi, jambes écartées, baisse ta culotte…" Je m'exécutais, en essayant de trouver une position confortable pour mes genoux sur les carreaux froids et durs. Je descendis ma culotte, jusque vers mes genoux.
J'essayais de visualiser la scène. Moi, nue, à genoux, dans cette pièce dépouillée. En talons, les écouteurs sur les oreilles. L'image provoqua une violente montée de désir. J'eus l'impression de le sentir couler le long de mes jambes. "Remonte tes cheveux, attache-les…" Je souris malgré moi. On ne pouvait pas tout prévoir ! Mes cheveux étaient déjà attachés. Je sentais des picotements au bas de mes reins. Les pointes de mes seins étaient tendues à l'extrême, dures à faire mal.
"Maintenant, caresse-toi, selon tes envies… jusqu'à l'orgasme…" Je posai l'iPod à terre. Caressai mes seins. Jouait avec leurs pointes, provoquant de petits sursauts, à cause de la légère douleur que cela engendrait. Puis, je descendis ma main gauche sur mon entrejambe. Trouvais mon sexe moite et brûlant, y enfonçait deux doigts, écartant un peu plus mes jambes pour faciliter la chose. Les ressortis collants, et commençait une valse lente autour de mon clitoris. Je descendis l'autre main, à la recherche de mon anus, fit entrer légèrement mon majeur. J'avais la bouche entrouverte maintenant, le souffle court, les reins creusés. Je sentais la sueur courir sur mon dos.
Et puis j'oubliais tout, l'appartement ouvert, ce que pouvait dissimuler les rideaux, l'inconfort de ma position, mes genoux douloureux. Attentive à la seule montée de mon plaisir. A en contrôler l'arrivée. Faire en sorte qu'il s'éternise. Ecouter mes halètements. Profiter. La tête inclinée en avant. Et puis, soudainement, la vague haute m'a frappée. Intense. Me surprenant. J'ai crié, gémi. Je me suis allongée en fœtus dans le cercle. Mise sur le dos, bras et jambes écartés. Etirant ma culotte au maximum.
J'ai repris mes esprits petit à petit, sans hâte. Je ne savais que faire. Quoi attendre. Qui attendre. L'appartement restait silencieux. Je me suis assise, ai remonté ma culotte, en me trémoussant. Ai remis mon soutien-gorge. Me suis levée en reprenant ma robe. L'ai passée. J'ai enlevé le mode pause de l'iPod. Rien, juste des grésillements. Devais-je attendre ? Devais-je partir ? Je me suis retournée, et je l'ai vue. Adossée contre la porte d'entrée de l'appartement. Elle m'observait. Elle souriait. Je suis allée vers elle, ai murmuré un remerciement. Je me sentais confuse, gênée.  "Il y a longtemps que tu es là ?" "Longtemps… ? Je ne sais pas…Tu as soif ? Je t'offre un verre…"
           
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6 septembre 2011 2 06 /09 /septembre /2011 19:09
Corrine-003.jpgEn mettant de l'ordre dans des vieux dossiers, je viens de retrouver une vieille photo. Des années lycée. J'avais oublié cette photo. La fille aussi, Alessandra Altobelli. C'est écrit au dos. Elle avait horreur qu'on l'appelle Sandra, on devait dire Alessandra. Nous avions seize ans, et étions toutes deux en seconde au lycée. Elle était presque aussi grande que moi. Aussi blonde, parce que sa mère était d'origine allemande. J'avais, à peu de chose près, ma taille actuelle, 1.81  mètre. Nous étions souvent l'objet de railleries. Il faut dire que la plupart des garçons nous rendaient des centimètres. Je ne parle pas des autres filles. C'étaient l'époque des premières fêtes, des premières sorties.
Nous n'étions pas vraiment proches. Elle faisait de la danse, j'étais sportive. Je me demande ce qu'elle est devenue aujourd'hui. Je reprends mon histoire. Au cours d'une soirée de fin de seconde, les élèves de terminale avaient mis au point un jeu à gages avec les questions du "Trivial Pursuit". Je me souviens que l'essentiel des gages consistait à boire des trucs improbables. La majorité des garçons était saouls, ou en voie de l'être. Passablement échauffés. Ils n'attendaient d'ailleurs pas d'avoir un gage pour boire. C'est drôle comme, avec cette photo, tout me revient en mémoire.
Moi, j'appréhendais. Aujourd'hui, je ne tiens guère (pas !) l'alcool, à l'époque je n'en buvais jamais. Et je savais que boire ne serait-ce qu'un seul de ses trucs débiles, me rendrait ivre morte. Mais, refuser de le faire, ça personne ne pouvait. Pas devant tout le lycée. Nous choisissions la couleur de nos questions. Alessandra avait buté sur une question concernant les arts. Le grand jury trouvant que la soirée ronronnait, a eu envie de changer un peu. De s'offrir un petit spectacle. Ils ont décidé qu'elle devait danser un slow, serrée contre le prochain qui ferait une erreur, et l'embrasser, sur la bouche, au moins une minute au cours la danse.
Deux garçons et une fille ont répondu à des questions faciles avant que mon tour n'arrive. J'ai choisi une question orange, sports et loisirs. Le jury a tiré une carte, puis l'a remise dans le carton, sous les huées de l'assemblée. La question qu'ils m'ont posée concernait la composition d'un cocktail, le daïquiri, il me semble. Bien évidemment, je n'ai pas su répondre. D'ailleurs, aujourd'hui encore,  je ne saurai pas. Ils ont dit "Allez les filles, en piste…" J'ai essayé d'argumenter qu'il avait annoncé le prochain, pas la prochaine… Ils ont répondu que puisque je mettais de la mauvaise volonté, mon rôle consisterait à lui peloter les seins pendant qu'elle m'embrasserait.
Nous nous sommes regardées toutes les deux. Effarées. A l'époque, embrasser une fille me paraissait la chose la plus épouvantable que je puisse faire. Alors, le faire devant une centaine de personnes. Je me souviens d'être devenue cramoisie quand ils ont lancé la musique, le truc des Korgis, tout le monde doit apprendre un jour. Ils trouvaient que c'était de circonstance…Aujourd'hui encore je ne supporte pas entendre "Change your heart, look around you…" J'avais juste oublié pourquoi.
Tout le monde s'est écarté, nous laissant la piste. Nous nous sommes lancées vaillamment. Le temps s'écoulait avec une lenteur désespérante. Nous tournions, serrées l'une contre l'autre. Puis les cris sont montés "Le baiser, le baiser…" Alessandra a mis sa bouche sur la mienne. Les cris ont redoublés "Chiqué, chiqué, un vrai baiser, la langue…" Je crois qu'à ce moment-là, j'étais indifférente à tout. Pour moi, j'avais touché le fond. J'ai ouvert ma bouche, et forcé le passage de la sienne avec ma langue, et pris un de ses seins dans ma main. Le bruit est devenu vacarme. Les garçons tapaient sur les tables, sifflaient, criaient, buvaient. Et les secondes duraient des heures.
Le slow s'est achevé, et nous avons fini d'être le centre du monde. Le jeu a continué. Nous nous sommes éloignées de la piste toutes les deux. Je lui ai dit que j'avais besoin de boire quelque chose, elle aussi avait soif. Nous nous sommes approchées du "bar". Avons bu chacune un coca,  fait plus ample connaissance. La soirée s'est poursuivie, j'ai dansé et flirté avec des garçons. Les jours suivants, au lycée, cette histoire était oubliée. Rarement quelqu'un y faisait allusion.
L'année suivante, en première, je lui avais demandé si elle voulait être ma voisine de table. Elle avait décliné. Quelquefois, je pensais à ce slow. Je me souviens aussi, (je crois en avoir parlé à propos de Mélanie) que lors de mon éveil sexuel, je me suis masturbée plusieurs fois, en imaginant que c'était elle qui me caressait. Qu'elle était allongée nue sur moi. Je retrouvais le goût de sa bouche. Puis, à la rentrée de terminale, elle n'était plus dans notre lycée. Et je l'ai oubliée. Cela m'amuserait de la revoir. Savoir, ce qu'elle est devenue. Peut-être est-ce une grande danseuse, ou elle est mariée, avec une demi-douzaine de chiards. Et grosse.
J'ai tapé Alessandra Altobelli sur google, je n'ai trouvé qu'une italienne blonde… Mais ce n'est pas elle. Elle doit être mariée, et avoir changé son nom ! Les filles ne devraient jamais changer leur nom.
Ah oui encore, pardon pour la chanson, pardon pour la vidéo...

 
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5 septembre 2011 1 05 /09 /septembre /2011 11:38
media_l_3775115.jpgSamedi, j'ai reçu un message de Romain. Il y avait 95% de chance qu'il ne joue pas. Dimanche matin, j'ai eu un autre message. Il avait réussi à gratter les 5% supplémentaires. Il ne jouait pas, n'était pas sur le banc non plus. Il me demandait si je voulais regarder le match, dans les tribunes, avec lui. J'ai dit oui.
Dimanche après-midi, il pleuvait. Je glandais chez moi, entre télé, un masque, lecture, un shampoing, faire du rangement (mais oui !), les ongles. Je n'avais plus envie d'aller me mettre dans le bruit. J'ai appelé Romain. Il n'a pas apprécié. Normal, je n'aurai pas aimé non plus. Il m'a demandé si je le rejoignais malgré tout à la réception après match. J'ai décliné aussi, pour les même raison. "Ah oui, trop sympa ! Cool !" "Ben oui, Rom ! Mais après, si tu veux, tu peux venir dormir chez moi…" "Vrai ?" "Non, Rom, je dis ça juste pour être polie…" "Bon, ok, mais ce sera surement assez tard…" "Pas de problème, la semaine prochaine, je suis de nuit."
Le soir, j'ai regardé les sports à la télé, puis un truc d'inspecteur Murdoch, qui m'a assommée. Je me suis endormie sur mon canapé. Quand je me suis réveillée, je suis passée sur Canal, j'ai vu que Toulouse gagnait. Je suis allée me coucher, et rendormie dans les deux minutes.
C'est Brenda Lee qui m'a tirée du sommeil. 2:55. J'ai décroché. C'était Romain, il était devant ma porte, et sonnait depuis cinq minutes. J'étais passablement ensuquée. J'ai passé un grand tee-shirt rose, avec un lapin qui tient un oreiller serré contre lui, se dirige vers son lit, et dit "I'm on my way…" Je suis allée ouvrir. Romain m'a embrassée, il avait l'air un peu allumé. Pas ivre, juste allumé. Il m'a serrée dans ses bras, embrassée à nouveau. Je me suis dégagée, et dirigée vers la chambre pour aller me recoucher. Je l'ai pris par la main.  "Viens…" Il m'a suivie. Sitôt dans la chambre, j'ai fait valser le lapin, me suis allongée, éteint mon chevet, grogné "Bonne nuit, Rom…"
J'avais très envie de dormir. Lui beaucoup moins. J'étais allongée sur le côté, en position foetale, lui tournant le dos, m'endormant doucement. Il s'est collé contre moi, promenait ses mains un peu partout, sur mes fesses, mes hanches, mes seins… Collant ses lèvres sur mon dos. Remontant ses cuisses le long des miennes. J'étais bien, j'ai grogné "Préservatif…" Je n'avais qu'à me laisser faire. Je me suis laissée faire. Je l'ai senti entrer en moi. Quelques instants plus tard, j'accompagnais ses mouvements d'ondulations lentes. Il s'est échappé une fois ou deux, il râlait, moi, je trouvais cela amusant…
Je me suis réveillée, il n'était pas huit heures. Romain dormait profondément. J'ai décidé d'aller courir. La chose qui me faisait hésiter c'est que je n'avais pas très envie de laisser un mec tout seul chez moi. Le réveiller ? Le laisser dormir ? Je me suis levée doucement. Je suis passée à la salle de bains, j'ai attaché mes cheveux. Je me suis habillée en sportive. J'ai écrit un mot. "Je suis allée courir au Parc… Bise." Je suis partie. J'ai couru un peu plus d'une heure.
Je suis rentrée chez moi, il était dix heures juste passée. Tout était noir dans l'appartement. Juste une lueur vacillante à la cuisine. Je m'y suis dirigée. Romain était assis, torse nu, en jean, lisant l'Equipe à la bougie. Des croissants étaient sur la table, à côté de trois roses rouges. Le café était prêt. J'ai dit "Oh la la ! Trop mignon…" Il m'a souri. "C'est pas sympa la vie de couple ?" "J'ai le temps d'aller me doucher ?" "Bien sûr, je vais aller te savonner…" Je suis partie à la salle de bains, en jetant mes vêtements sur le chemin. Je suis entrée dans la douche. J'ai ajusté la température de l'eau. Il est arrivé, a pris les choses en mains. Savonnant beaucoup plus que nécessaire. Mais arrivant à l'effet sans doute désiré. Je me suis penchée pour l'embrasser. Il a posé son jean, m'a rejoint sous la douche. S'est agenouillé entre mes jambes, à commencer à me caresser avec sa langue. Mais il n'était pas rasé, et le contact de sa barbe naissante était désagréable. "Aie, tu piques…" Il s'est relevé, m'a embrassée. J'ai vu mon vibromasseur sur l'étagère voisine. Je m'en suis emparée, le lui ai tendu. Il m'a regardé, les yeux plissés, l'air interrogatif. J'ai hoché la tête et dit "S'il te plait…" J'ai remarqué qu'il appréciait beaucoup. J'ai mis du savon sur mes mains, et j'ai pris son sexe entre elles…

 
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3 septembre 2011 6 03 /09 /septembre /2011 11:42
imagesCAROPASL.jpgComme après chaque rencontre avec Romain, j'éprouvais le besoin de voir Mélanie. Les psys diraient, sans doute, que cela signifie quelque chose. Pourtant, avec Melosh, on est ok sur ce plan là. Je crois sincèrement qu'elle m'aime. Bon, on ne peut jamais avoir de certitudes. Mais, elle veut absolument avoir un enfant, et elle pense que le moment est venu pour cela. Elle est mariée. Son mari avait une maîtresse. Je dis avais, parce que ces derniers temps, il s'est considérablement rapproché de Mélanie. A mon avis, deux choses pour cela. Soit l'idée d'avoir un enfant le branche vraiment. A cinquante ans, j'en doute un peu, ou alors il pense qu'il tient là la dernière opportunité. Soit la toute jeunette avec qui il s'était inventé un avenir a fait une marche arrière radicale. Il a beau être friqué, trente ans d'écart, ce n'est pas neutre. Niveau bougies, ce n'est plus le même budget. En plus, si j'étais à la place de la minette, je me dirais qu'il va me bouffer mes meilleures années, que je serais pendue par son fric, et qu'à quarante ans, j'allais me trouver avec un mec de soixante-dix. Et plus guère concurrentielle sur le marché. Ça doit créer des divergences de point de vue. Bon, c'est mon idée, il se peut qu'elle raisonne différemment. Les blondes sont surprenantes. Je ne sais même pas si elle est blonde.
Tout ça pour dire, que Mélosh me laisse la bride sur le cou, en ce qui concerne ma vie amoureuse. Je ne dis pas sentimentale à dessein. Même s'il me serait agréable qu'elle s'en serve autrement de la bride, voire de la cravache. Je plaisante. A peine.
Je pense que s'il y avait une autre fille dans mon lit, les choses iraient autrement. J'aime bien ces expressions à la con. La bride sur le cou, une fille dans mon lit, un enfant du premier lit. Parce que des fois, l'enfant du premier lit, il est de sur une table de cuisine, ou pire. Je ne veux même pas imaginer. Elle ne se sent pas menacée par un mec. Elle sent, aussi, que ce n'est plus vraiment mon truc, les mecs. A ce propos, je me demande comment elle prendrait mon histoire dominante/dominée avec la princesse Carotte, si, un jour, elle ne relevait plus du domaine du fantasme. Voilà, je ne sais plus ce que je voulais dire. Je me suis égarée. Et je n'ai pas pensé aux petits cailloux blancs.
Romain, je lui dirais, viens vivre avec moi, il ne mettrait pas cinq minutes pour faire son sac. Ses colocataires pourraient se partager le loyer en trois ! Ou se chercher un ersatz. Ou Corrine investir la chambre libre. Mais en a-t-elle envie ? En tous les cas, moi, je ne suis pas prête. D'une je n'ai aucune envie d'avoir à rendre des comptes à quelqu'un. De deux, avoir un appart rien qu'à soi, est quand même le plus pratique pour recevoir. Donc, chacun chez soi et Dieu chez tous. Après, Romain est mignon. Il me plaît beaucoup. Il n'est pas con. Pas toujours. Et un mec, c'est quand même mieux qu'un vibro. Sur certains points au moins. Par exemple, si vous allez au restau avec un vibro, c'est vous qui réglez l'addition. Non, là, je manque d'honnêteté intellectuelle. Je fais dans la digression facile. J'aime beaucoup Romain, et c'est ça qui rend les choses délicates. Romain n'aime pas que j'ai une relation avec Melosh. Pire, même juste l'idée, il ne supporte pas. Que je puisse avoir des tendances (!) goudoues. Alors imaginez moi vivre avec lui, et lui dire, un soir, "Ben cette nuit, je vais me faire martyriser chez la princesse Carotte... Tu fais quoi, toi ? Il y a un match à la télé ?" Ça ne passerait jamais ! On a beau être ouvert d'esprit.
Je ne pense pas avoir retrouvé le fil de mes pensées. Je ne sais plus ce que je voulais dire à l'origine. Ah si, voir Romain me donne invariablement envie de voir Mélanie. Je vais donc de ce pas l'appeler. Mélanie, pas Romain, lui dire que je l'attends ce soir. Que je lui prépare une petite soirée, avec bougies parfumées, huiles de massage, et autres chatteries, que même, je préparerai à manger, qu'elle me manque, que j'ai envie de sa peau contre ma peau, de ses lèvres sur mon corps, des miennes sur le sien, et bien d'autres choses encore…

 
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